De Paris à la Provence à vélo

Après ma randonnée du mois de mai, j’ai trouvé en Fabien Cosson un partenaire de choc pour remettre le couvert en partant cette fois de Paris (où nous vivons) à la Provence (où vit une bonne partie de ma famille et quelques bons copains). Petit récit d’un voyage de 10 jours. Ou comment éprouver différemment une distance tant de fois parcourue.


Private joke Tour de France.
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16 juillet. Préambule.



Je suis parti de Paris le samedi en début d'après-midi, direction la Fontaine-le-Port (un peu après Melun) pour une soirée piscine-sous-la-pluie. 90 km en restant accolé au dessin de la Seine, qui n’est malheureusement pas très bien aménagée pour la petite reine, certains passages s'étant avéré très «cross» et, grâce à la pluie, j’ai terminé boueux. Mais c’était très agréable de découvrir ce fleuve en dehors de son enclos parisien.
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18 juillet.



À Vaux-le-Pénil tout près de Melun, chez les parents de Fabien, derniers préparatifs sur nos solides engins. Et de là nous prenons notre «vrai» départ, à deux, le lundi 18 en début d’après-midi en direction de la Provence mais avec un détour (avec escale) à Chalon-sur-Saône.



Passage à Moret-sur-Loing. Et beaucoup plus loin, Villeneuve-sur-Yonne.



Première nuit de bivouac du côté des étangs de St Ange, dans la forêt d’Othe, après une grosse première après-midi de vélo. Pluie dans la nuit, pluie au réveil… on aura connu meilleur démarrage!
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19 juillet.



Deuxième journée rendue difficile à cause de cette même pluie, parfois bien trop forte pour pédaler. Déjeuner sur les coups de 15h à l’abri d’une tonnelle de snack de camping, où l’on retrouve deux autres cyclo-randonneurs, québecois, un peu abattus par la météo. Passage par Tonnerre — qui tombait à pic si on puit dire — en fin d’après-midi.



Bivouac au sec pour le deuxième soir, sous un pont peu fréquenté, passant sur l’Armançon, à St Vinnemer.
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20 juillet.



Journée bien plus tranquille, épargnée par la pluie. Passage par Ancy-le-Franc et son château et sa pharmacie (un talon d’Achille enflammé pour Fabien).



Récupération de la voie verte longeant le Canal de Bourgogne à partir de Rougemont.



Après une petite centaine de kilomètre à vive allure sur cette route agréable, nous la quittons à l’endroit où elle remonte vers le nord (pour atteindre Dijon) et bivouaquons quelques kilomètres plus au sud, à l’abri de la pluie cette fois encore, dans un ancien lavoir attenant à une source bien fraiche, à Aubaine.
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21 juillet.
Plus que quelques kilomètres avant Chalon-sur-Saône et son festival de théâtre de rue et des arts de la rue. Passage par Pommard (un peu trop tôt pour avoir envie d’en boire).



Découverte d’un château insolite et ridicule, peu avant Chagny. Arrêt gourmand pour la pause de midi à Rémigny, à l’Escale. Et sur la digestion, plutôt que de se laisser aller à la sieste, petit sprint final de 20 km sur une voie verte longeant le Canal du Centre.

À Chalon nous retrouvons Abi et Madeleine qui, comme nombre d'autres vadrouilleurs, ont fait le déplacement pour le festival Chalon dans la Rue. Au programme, rues très animées, nuits rigolotes, théâtre d’ombre (avec les copains de Pekee-Nuee-Nuee), du théâtre très cinématographique qui arpente avec lenteur la rue (avec le Begat Theater), de l’humour politique tapageur avec des personnages colorés et si réels (avec le Vigile du Théâtre Group).
Départ de Chalon à 2h du mat’ et, plutôt que de camper près de la Saône (où le festival propose un camping gratuit, pour le moins fréquenté), nous prenons la route pour quelques kilomètres, s'éloignant de la ville et prenant la direction voulue : Lyon. Cela en empruntant la voie verte de Bourgogne du sud, reliant Chalon à Mâcon, en passant par Cluny. Bivouac près de la voie verte, un peu après Givry.
Cette petite distance économisée sur la journée du samedi ne fut pas du luxe; pour rejoindre Lyon (et plus particulièrement Meyzieu) il nous faudra faire presque 170 km dans la journée.
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23 juillet.



Sur la voie verte, passage par le sombre et frais tunnel du Bois clair. À partir de Macon nous avons glissé à l’est de la Saône pour éviter Lyon en passant par Miribel, puis en traversant le gigantesque parc/île de Miribel Jonage (dans lequel nous nous sommes perdus) avant de retrouver la voie verte reliant la Part-Dieu à Meyzieu.
Raffi et Sarah nous y attendait avec une grande hospitalité.
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24 juillet.
Pause (!)
L’occasion de passer faire un coucou à tatie Amélie et Patrick.
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25 juillet.



Départ tranquille de Lyon le lundi en fin de matinée, avec comme objectif d’arriver le mercredi soir à l’est du Haut Lubéron, chez deux amis. Une journée qui fût difficile avec une sortie de Lyon pénible (foutues agglomérations géantes!), un petit début de fièvre pour moi (vite jugulée), des pluies intermittentes et des routes bien vallonnées.



Arrivée en fin de journée à Hauterives où malheureusement nous ratons d’un chouilla la visite du Palais idéal du Facteur Cheval (arrivés trop tard), seule consolation la découverte de son tombeau de famille, pour le moins surprenant.
Bivouac quelques kilomètres plus loin, en haut du petit village de Tersanne.
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26 juillet.



Forte reprise des hostilités avec des kilomètres à rattraper ; à partir de là nous roulions principalement sur des départementales un peu plus directes et fréquentées. Passage par Romans-sur-Isère, Chabeuil, Crest, Grignan ; de la Drôme des collines à la Drôme provençale, l’arrivée se fait sentir et le Mont Ventoux (que nous contournerons pour cette fois!) est en vue.



Avant de poser le bivouac sous le spacieux porche d’une chapelle à Cairanne, au milieu de vignes. Une journée un peu trop violente pour les genoux de Fabien qui n’auront pas assez d’une nuit pour se reposer.
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27 juillet.



Fabien tirant la jambe, on reprend la route tout doux direction la prochaine gare — Carpentras — après être partis sous une pluie fine mais persistante. Mais à Carpentras, ville de 29000 habitants, aucun train ne prend de voyageurs depuis… 1936!
Une ligne voyageur, amenant à Avignon, ouvrira dans trois ans.
Le temps d’attente étant trop long, on reprend la route jusqu’à l’Île-sur-Sorgue, où les restaurants attrape-touristes sont légion et les trains passent bien. Fabien embarque pour Marseille puis de Marseille à Pertuis où une voiture ira le chercher. Et moi je reprends la route en longeant par le sud la montagne du Lubéron, par Cavaillon, La Roque-d’Anthéron, Cadenet, Cucuron, l’Étang de la Bonde, Grambois.



J’arrive quelques minutes avant Fabien à La Bastide-des-Jourdans, chez Mayon et Lilian. Il ne manquait plus qu’à s’offrir une chaleureuse soirée entre vieux copains (avec l’arrivée surprise d’Hélène et Julien!).
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28 juillet.



Nous reprenons la route pour rejoindre la Fare-les-Oliviers où vivent mes grands-parents, petit trajet en passant par Pertuis et Éguilles. Dans l’après-midi, j’accompagne Fabien prendre son train de retour, à la gare d’Aix Tgv.

Au compteur, 1060 km.
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De mon côté j’ai retrouvé Paris — où il fait bien frais fichtre! — seulement hier soir, après une grosse semaine passée au pays du pastis, entre les Alpilles, Marseille et Aix-en-Provence, et toujours en vélo pour la plupart de ces trajets! (J’ai même essayé de convertir le petit frère.)



Et je retournerai du côté de Marseille à la fin du mois, histoire de voir les copains ratés lors de ce passage, d’aller faire un tour aux Rencontres d’Arles et de participer aux Rencontres des médias libres à Longo maï (du 29 août au 2 septembre, près de Forcalquier).