De Paris à la Provence à vélo
Adrien Zammit - mardi 9 août 2011 - Pérégrinations
Après ma randonnée du mois de mai, jai trouvé en Fabien Cosson un partenaire de choc pour remettre le couvert en partant cette fois de Paris (où nous vivons) à la Provence (où vit une bonne partie de ma famille et quelques bons copains). Petit récit dun voyage de 10 jours. Ou comment éprouver différemment une distance tant de fois parcourue.
Private joke Tour de France.
16 juillet. Préambule.
Je suis parti de Paris le samedi en début d'après-midi, direction la Fontaine-le-Port (un peu après Melun) pour une soirée piscine-sous-la-pluie. 90 km en restant accolé au dessin de la Seine, qui nest malheureusement pas très bien aménagée pour la petite reine, certains passages s'étant avéré très «cross» et, grâce à la pluie, jai terminé boueux. Mais cétait très agréable de découvrir ce fleuve en dehors de son enclos parisien.
18 juillet.
À Vaux-le-Pénil tout près de Melun, chez les parents de Fabien, derniers préparatifs sur nos solides engins. Et de là nous prenons notre «vrai» départ, à deux, le lundi 18 en début daprès-midi en direction de la Provence mais avec un détour (avec escale) à Chalon-sur-Saône.
Passage à Moret-sur-Loing. Et beaucoup plus loin, Villeneuve-sur-Yonne.
Première nuit de bivouac du côté des étangs de St Ange, dans la forêt dOthe, après une grosse première après-midi de vélo. Pluie dans la nuit, pluie au réveil on aura connu meilleur démarrage!
19 juillet.
Deuxième journée rendue difficile à cause de cette même pluie, parfois bien trop forte pour pédaler. Déjeuner sur les coups de 15h à labri dune tonnelle de snack de camping, où lon retrouve deux autres cyclo-randonneurs, québecois, un peu abattus par la météo. Passage par Tonnerre qui tombait à pic si on puit dire en fin daprès-midi.
Bivouac au sec pour le deuxième soir, sous un pont peu fréquenté, passant sur lArmançon, à St Vinnemer.
20 juillet.
Journée bien plus tranquille, épargnée par la pluie. Passage par Ancy-le-Franc et son château et sa pharmacie (un talon dAchille enflammé pour Fabien).
Récupération de la voie verte longeant le Canal de Bourgogne à partir de Rougemont.
Après une petite centaine de kilomètre à vive allure sur cette route agréable, nous la quittons à lendroit où elle remonte vers le nord (pour atteindre Dijon) et bivouaquons quelques kilomètres plus au sud, à labri de la pluie cette fois encore, dans un ancien lavoir attenant à une source bien fraiche, à Aubaine.
21 juillet.
Plus que quelques kilomètres avant Chalon-sur-Saône et son festival de théâtre de rue et des arts de la rue. Passage par Pommard (un peu trop tôt pour avoir envie den boire).
Découverte dun château insolite et ridicule, peu avant Chagny. Arrêt gourmand pour la pause de midi à Rémigny, à lEscale. Et sur la digestion, plutôt que de se laisser aller à la sieste, petit sprint final de 20 km sur une voie verte longeant le Canal du Centre.
À Chalon nous retrouvons Abi et Madeleine qui, comme nombre d'autres vadrouilleurs, ont fait le déplacement pour le festival Chalon dans la Rue. Au programme, rues très animées, nuits rigolotes, théâtre dombre (avec les copains de Pekee-Nuee-Nuee), du théâtre très cinématographique qui arpente avec lenteur la rue (avec le Begat Theater), de lhumour politique tapageur avec des personnages colorés et si réels (avec le Vigile du Théâtre Group).
Départ de Chalon à 2h du mat et, plutôt que de camper près de la Saône (où le festival propose un camping gratuit, pour le moins fréquenté), nous prenons la route pour quelques kilomètres, s'éloignant de la ville et prenant la direction voulue : Lyon. Cela en empruntant la voie verte de Bourgogne du sud, reliant Chalon à Mâcon, en passant par Cluny. Bivouac près de la voie verte, un peu après Givry.
Cette petite distance économisée sur la journée du samedi ne fut pas du luxe; pour rejoindre Lyon (et plus particulièrement Meyzieu) il nous faudra faire presque 170 km dans la journée.
23 juillet.
Sur la voie verte, passage par le sombre et frais tunnel du Bois clair. À partir de Macon nous avons glissé à lest de la Saône pour éviter Lyon en passant par Miribel, puis en traversant le gigantesque parc/île de Miribel Jonage (dans lequel nous nous sommes perdus) avant de retrouver la voie verte reliant la Part-Dieu à Meyzieu.
Raffi et Sarah nous y attendait avec une grande hospitalité.
24 juillet.
Pause (!)
Loccasion de passer faire un coucou à tatie Amélie et Patrick.
25 juillet.
Départ tranquille de Lyon le lundi en fin de matinée, avec comme objectif darriver le mercredi soir à lest du Haut Lubéron, chez deux amis. Une journée qui fût difficile avec une sortie de Lyon pénible (foutues agglomérations géantes!), un petit début de fièvre pour moi (vite jugulée), des pluies intermittentes et des routes bien vallonnées.
Arrivée en fin de journée à Hauterives où malheureusement nous ratons dun chouilla la visite du Palais idéal du Facteur Cheval (arrivés trop tard), seule consolation la découverte de son tombeau de famille, pour le moins surprenant.
Bivouac quelques kilomètres plus loin, en haut du petit village de Tersanne.
26 juillet.
Forte reprise des hostilités avec des kilomètres à rattraper ; à partir de là nous roulions principalement sur des départementales un peu plus directes et fréquentées. Passage par Romans-sur-Isère, Chabeuil, Crest, Grignan ; de la Drôme des collines à la Drôme provençale, larrivée se fait sentir et le Mont Ventoux (que nous contournerons pour cette fois!) est en vue.
Avant de poser le bivouac sous le spacieux porche dune chapelle à Cairanne, au milieu de vignes. Une journée un peu trop violente pour les genoux de Fabien qui nauront pas assez dune nuit pour se reposer.
27 juillet.
Fabien tirant la jambe, on reprend la route tout doux direction la prochaine gare Carpentras après être partis sous une pluie fine mais persistante. Mais à Carpentras, ville de 29000 habitants, aucun train ne prend de voyageurs depuis 1936!
Une ligne voyageur, amenant à Avignon, ouvrira dans trois ans.
Le temps dattente étant trop long, on reprend la route jusquà lÎle-sur-Sorgue, où les restaurants attrape-touristes sont légion et les trains passent bien. Fabien embarque pour Marseille puis de Marseille à Pertuis où une voiture ira le chercher. Et moi je reprends la route en longeant par le sud la montagne du Lubéron, par Cavaillon, La Roque-dAnthéron, Cadenet, Cucuron, lÉtang de la Bonde, Grambois.
Jarrive quelques minutes avant Fabien à La Bastide-des-Jourdans, chez Mayon et Lilian. Il ne manquait plus quà soffrir une chaleureuse soirée entre vieux copains (avec larrivée surprise dHélène et Julien!).
28 juillet.
Nous reprenons la route pour rejoindre la Fare-les-Oliviers où vivent mes grands-parents, petit trajet en passant par Pertuis et Éguilles. Dans laprès-midi, jaccompagne Fabien prendre son train de retour, à la gare dAix Tgv.
Au compteur, 1060 km.
De mon côté jai retrouvé Paris où il fait bien frais fichtre! seulement hier soir, après une grosse semaine passée au pays du pastis, entre les Alpilles, Marseille et Aix-en-Provence, et toujours en vélo pour la plupart de ces trajets! (Jai même essayé de convertir le petit frère.)
Et je retournerai du côté de Marseille à la fin du mois, histoire de voir les copains ratés lors de ce passage, daller faire un tour aux Rencontres dArles et de participer aux Rencontres des médias libres à Longo maï (du 29 août au 2 septembre, près de Forcalquier).