Un entretien de Jérémie Piolat, passionnant, à lire sur l'excellent site de la revue collective Jef Klak dont la version papier est disponible en librairie (le n°2 est sorti il y a quelques semaines).
D'ailleurs, certains membres de l'équipe étaient invités la semaine dernière avec ceux de Vacarme sur l'émission radiophonique Les Nouvelles Vagues, dont on ne parle pas assez ici malgré tout le bien qu'on en pense.

Pour revenir à Jérémie Piolat, il est question dans ce papier de décolonialité et de situation supracoloniale, de la langue, d'apprentissage concomitant, de résistance de la culture populaire, dont une définition tout à fait captivante figure au début du texte:
«Une culture populaire, pour répondre donc à votre question, c’est quelque chose qui ne s’apprend ni dans les conservatoires ni à l’école, en cours de philosophie ou de civisme, mais bien d’abord dans la famille, dans la rue, dans les fêtes cérémonielles, dans les quartiers. Elle n’est évidemment pas atemporelle, mais bien en relation avec les processus historiques et politiques en cours. Elle n’est pas non plus un ensemble de représentations et pratiques inconscientes dont seuls les anthropologues occidentaux seraient à même de dévoiler les véritables tenants. Une culture populaire, c’est quelque chose qui se transmet et se transforme en même temps, de génération en génération. Cela peut toucher à l’art d’accueillir, à celui d’habiter un environnement, de danser, de chanter, de conter, d’accueillir les nouveau-nés, de prendre en compte les étapes majeures de la vie.»

L'illustration, extraite de l'article, est un dessin d'Henry Ray Clark.