Fin de résidence ouverture d'atelier
Geoffroy Pithon - vendredi 27 mai 2016 - Événements
Voilà, la résidence à Lindre-Basse (CAC Synagogue de Delme) touche à sa fin et comme le veut la coutume, on ouvre les portes de l'atelier pour présenter des choses réalisées durant ces quelques mois. C'est donc mercredi prochain, le 1er juin, à l'atelier de Lindre-Basse (10b rue des cigognes), à partir de 18h30, autour d'un pot bien entendu.
Une fois nest pas coutume la résidence de Lindre-Basse accueille un collectif de graphistes qui se définit lui-même comme « atelier de communication politique, utopique et exigeant ». Le ton est donné dune pratique qui affirme une éthique de travail fortement engagée.
Sils se plaisent au jeu de la commande, travaillant pour des collectivités publiques, des associations, des collectifs militants, ils utilisent le cadre imposé pour donner libre cours à un graphisme à la fois lyrique et expressif, au style joyeusement débridé et subjectif en diable.
Mêlant cultures savantes et populaires, maîtrise technique et effets dimprovisation, travail à main levée ou assisté par ordinateur, collages et superpositions, Formes Vives entretient également un rapport très fort à lécriture. Composant eux-mêmes des textes, ceux-ci permettent de faire entendre des voix, comme autant de manifestes et de slogans, qui échappent résolument à la logique du marketing politique ou publicitaire.
Ainsi pourrait-on voir Formes Vives comme les héritiers lointains des mouvements Dada ou Situationniste, quand leur méthode de travail collective rappelle le cadavre exquis surréaliste : lun commence, lautre finit quand un autre intervient après coup, sans quaucun jeu dego ne prenne le pas sur la dynamique collective.
Quils réalisent des affiches, des livres, des journaux ou des enseignes, chaque support permet de réinvestir un espace public dans ce quil a de plus essentiel, cest-à-dire lespace du commun, du débat ouvert et de la parole libre, où il serait encore possible de faire société. En parallèle à leur résidence à Lindre-basse, ils ont conçu une signalétique pour Bataville, ou encore des chars et des costumes pour le carnaval de Saint Claude dans le Jura, deux exemples significatifs des territoires élargis quils sont susceptibles dexplorer, utilisant les outils de lart et du graphisme pour créer des situations poétiques et mettre les individus en capacité de se réapproprier lespace public.
Pour louverture datelier, Formes Vives présente une installation chorale en forme de campement de fortune, mêlant impressions numériques, peintures, tentures sérigraphiées, compositions sonores et travail décriture. Latelier se transforme momentanément en uvre dart totale, traversée par les survivances contemporaines de mythes ancestraux, comme les Bacchanales antiques, célébrées en secret par des communautés de femmes, moments de fête, divresse et de licence absolue permettant à des forces souterraines, nocturnes et magiques de renverser un temps lordre politique et social établi.
Marie Cozette