Bon été!



David Lewandowski, Late for meeting, 2013.
Ça me fait juste penser à l’été, et aussi à ce bon vieux Jérémy Boulard .
Lewandowski vient de mettre en ligne sa dernière vidéo, Time for sushi.

« La Fête est finie » de Nicolas Burlaud (Primitivi) au cinéma!



Mercredi 4 novembre sortait nationalement le documentaire La Fête est finie qui revient sur Marseille-Provence 2013 «capitale européenne de la culture», ou comment la Culture peut être le pimpant cheval de Troie des stratégies politiciennes et capitalistes sur la ville.
Ici la liste des cinés où vous pouvez le voir.



Nous avons eu le plaisir de donner notre coup de pouce au film en mettant en forme les cartons du générique avec des fontes maison.

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Kwartecik (Le petit quartet), Edward Sturlis



Un petit bijou d’animation polonaise, millésime 1965, et à l’affiche en ce moment dans Minopolska – Dessins animés des sixties. Sur Critikat on peut lire une petite intro historique sur ce programme de cinq courts métrages.

Tony Kaye, Lake of fire



Pas facile de présenter ce doc, il m’a mis franchement mis les boules — autant qu’il m'a permis d’y voir plus clair sur les questions que soulève le droit à l’avortement.
Ce film américain, sorti en 2006, retrace la montée en puissance et en violence des anti-avortement (notez la subtilité linguistique, aux États-Unis on les appellent “pro-life”), qui sont pour la plupart des intégristes chrétiens bien blancs. Les actions de pression sont très fortes : très nombreuses manifestations devant les cliniques pratiquant l’IVG (occupations également), matraquage dès le plus jeune âge, menaces sur les médecins et les militants “pro-choice”, plusieurs médecins ont même été assassinés par des fanatiques. Tout cela «réussit», depuis les années 1980 le nombre de médecins pratiquant l’avortement baisse, l’apprentissage de l’avortement dans les écoles de médecine faiblit aussi, et des cliniques dédiées à l’IVG ferment (situation qui rappelle ce qui se passe en France). En face, il reste bien sûr toutes ces femmes pour qui ce n’est pas un choix «léger» mais bien plutôt une nécessité cruciale, des militant-e-s qui continuent la lutte pour préserver ce droit fondamental, et des intellectuel-le-s éclairant-e-s.



Pour l'anecdote, l’habillage typo a été réalisée par Jonathan Barnbrook. On croise aussi Noam Chomsky.



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Éric Bernaud, Système D

Trop bien! L’asso Fotokino entame l’année avec Système D, une série de petits films diffusés sur Arte dans Court Circuit ; drôles et rythmés, chaque épisode est l’occasion de découvrir une astuce ou un accessoire utile à la réalisation, à fabriquer soi-même, DIY digne des Castors juniors.
Rencontre/projection suivie d’une visite du studio de tournage, c’est à Marseille que ça se passe ouais ouais ouais, ce samedi 22 à 18h, 33 allées Gambetta. (Le reste du programme Fotokino détaillé ici.)



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DSK, Hollande, etc.

Un documentaire réalisé par Aurore Van Opstal, Julien Brygo & Pierre Carles, coup de poing éclairant dans la crasse médiocrité du «journalisme» dominant. Ou comment les éditorialistes (journaux, radio et télé) des principaux médias diffusent leurs choix politiques et travaillent à discréditer toutes les opinions sorties de l’UMPS. Un premier montage du film est sorti aujourd’hui même en ligne et se glisse ainsi in extremis dans la brulante actualité électorale — ça vaut le coup de le regarder maintenant!



Cette enquête prolonge le boulot déjà très conséquent des Plan B†, Acrimed et autres personnes mobilisées contre la pensée unique — comme Gilles Balbastre et Yannick Kergoat, auteurs du doc’ Les Nouveaux chiens de garde (2012), inspiré du livre éponyme de Serge Halimi (1997), lui même prolongeant la pensée de Paul Nizan et de ses Chiens de garde (1932)… Bref, la critique des médias (sans oublier Bourdieu notre chouchou!) c’est une longue histoire et elle n’est pas morte, pourvu qu’on la soutienne!
(Aussi, le film étant autoproduit, un appel aux dons est lancé…)
C’est à voir sur le site de Pierre Carles.

Patric Jean, La Raison du plus fort

Ici, en 2003, ou aujourd’hui, voilà ce que c’est.



Avant La Domination masculine (abordé récemment ici), Patric Jean a fait d’autres films. Espérons qu’il en fasse encore beaucoup.
La Raison du plus fort — produit pour la télévision mais également sorti dans quelques salles en 2005 — prend directement aux tripes et je vois mal ce qu’il pourrait provoquer d’autres que la plus vive des colères. Contre un système politique de reproduction des inégalités. Contre l’accélération des injustices. Le bal de la lutte des classes est bien dominé par qui l’on sait, et tous nous sommes capables de voir comment certains se goinfrent de plus en plus comme des porcs quand d’autres, de plus en plus nombreux, vivent la misère, la discrimination et la stigmatisation, le rapt de leur humanité, au quotidien. «Au lieu de combattre la pauvreté, on combat les pauvres.»
Les films de Patric Jean peuvent bien sûr être achetés.

Patric Jean, La Domination masculine

Vous avez une petite semaine pour visionner, sur arte.tv, le documentaire bien construit et frappeur de Patric Jean (sorti en 2009).



En 90 minutes, avec ses images habilement montées et les paroles des nombreuses personnes qu’il nous fait rencontrer (participantes de speed dating, vendeur de jouets, féministes, retoucheur de photo, masculinistes, victimes de violences conjugales…), La Domination masculine déroule le lot commun d’injustices, de bêtises et de violences auxquelles font toujours face les filles. Une domination en grande partie intériorisée. Car contrairement à une «illusion» et à ce qu’on peut entendre dans la bouche de dominant-e-s et divers ignorant-e-s, la «révolution [féministe] est inachevée». Et ça fout la rage.



Le blog de Patric Jean.
Le film sur Dailymotion.
Un bref exposé de Pierre Bourdieu à propos de La Domination masculine, un ouvrage qu’il a publié en 1998.

Au boulot les feignasses!



Creme that egg, Joseph Herscher, 2008

Le dernier «Cut up» de Jackie Berroyer nous cause du travail, et comme d’hab’ cette émission kaléidoscope ne manque pas de me réjouir et de me surprendre. C’est à voir sur le site d’Arte+7 (jusqu'à mercredi?).

Paulo Anarkao – Sex, drug, rock’n’roll & écologisme primaire

Comme le Geoffroy à qui je dois cette belle découverte ne semble pas disponible pour vous en causer, je m’en charge.
Et en même temps il n’y pas grand chose à en dire de plus que regardez-le! Documentaire tout entier centré sur Paulo, personnage haut en couleur et cradingue, à la prose pétaradante, anarchiste qui s’amuse, échangiste affirmé… Cette compilation de tranches de vie est aussi drôle qu’hallucinante!
On doit ce film brut au lillois Gérald (Touillon), son propre fils, venu à sa rencontre une dizaine de jours, en 2007, caméra au poing.



Le film peut aussi être téléchargé ici. Et une courte interview de son réalisateur ici.

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Outrage et rébellion, film collectif



En soutien à Joachim Gatti qui a perdu un œil lors d'une expulsion de squat à Montreuil (d'un tir de flashball, en juillet dernier), en protestation à la présence toujours plus importante et violente de la police dans nos villes, 40 films courts de 40 réalisateurs sont réunis et présentés sur le site de Mediapart. (Ils sont mis en ligne progressivement, depuis le 10 décembre, jusqu'au 20 janvier.)
Pour plus de détails, se reporter à l'article d'Isabelle Regnier.

J'ai beaucoup aimé le film de Caroline Deruas, Exercice de double pensée. Une sorte de triptyque, une vrai bouffée d'air.

Jean Rouch et Edgar Morin, Chronique d'un été

Ce documentaire suit des parisiens durant l'été 1960, il tricote le portrait de personnes ordinaires, de «vrais gens», témoigne de leurs conditions de vie, de leurs sentiments existentiels, tandis que, en marge, la possibilité d'un film ethnographique est mise en suspens. Ce film réalisé avec le comité du film ethnographique (Musée de l'Homme, Paris) a reçu le prix de la critique du Festival de Cannes en 1961.
Jean Rouch, ingénieur des Ponts-et-Chaussées de formation, commence son travail de documentariste en Afrique dans les années 40 ; la caméra l'accompagne dans sa reconversion vers l'ethnographie. Il sera une des figures principales du cinéma-vérité (nommé aussi cinéma direct), Dziga Vertov et Michel Brault pour maîtres, les réalisateurs de la Nouvelle vague pour admirateurs.
Un ouvrage de référence vient de paraître, Jean Rouch, cinéma et anthropologie, co-édité par les Cahiers du Cinéma et l'INA. Une anthologie regroupant 10 de ses films a été édité en 2005 aux Éditions Montparnasse.

« Il y a deux façons de concevoir le cinéma du réel : la première est de prétendre donner à voir le réel ; la seconde est de se poser le problème du réel. De même, il y avait deux façons de concevoir le cinéma-vérité. La première était de prétendre apporter la vérité. La seconde était de se poser le problème de la vérité. » Edgar Morin