Nantes, les petites routes bretonnes, Douarne, Brest, la Zad, Nantes
Adrien Zammit - dimanche 9 octobre 2016 - Pérégrinations
Entre deux interventions sur la Petite Ceinture parisienne, je saute dans un train aux aurores pour Nantes. Accompagné de mon vélo de randonnée, trois chemises et quelques exemplaires des programmes réalisés pour La Verrerie, sortis des presses de CCI Marseille quelques jours plus tôt.
Geoffroy vient demménager depuis une quinzaine dans un atelier de la maison de quartier Madeleine Champs-de-Mars, en compagnie de Manuel Calard (de son véritable nom Dans le ciel tout va bien), avec des voisin-e-s comme lAtelier Banquise ou le journal Caoutchouc. Ça faisait un bout que je navais plus vu le teint blafard de Nantes, ni les fraiches mines de Coline, des Super Terrain, de Louise et Tim ou de Quentin Faucompré. Weekend à la cool, avec en prime un petit zammix des familles dans un grand appartement bourgeois avec de la moquette au plafond.
Après deux jours studieux derrière lordinateur, mercredi je reprends la poudre descampette direction Brest, sur la selle cette fois. Départ avant le lever du jour, parcours de petites routes et quelques chemins de halage, pour arriver vers 13h à Vannes avec les genoux pas contents, les cartilages ont peu apprécié lhumidité des premières fraicheurs dautomne et ces premiers 115 km. Après une digestion sur le vélo, quelques kilomètres pas folichons et une pause à Saint-Anne-d'Auray, devant le mémorial aux 240 000 Bretons massacrés à la boucherie de 14-18, je me glisse dans un train à Auray. Cest très mignon le tout petit port dAuray. Descente du train à Quimper pour attraper lancienne voie ferrée transformée en voie verte, jusquà Douarnenez, où je retrouve chez lui le camarade Ronan. Lenfant du pays moffre une visite guidée et vallonnée de sa ville, suivie dune mitraille de délicieuses galettes qui finira de machever.
Jeudi je repars à vélo, les genoux toujours en vrac, pour avaler les nombreuses buttes de la belle côte Finistère, sous un pimpant soleil et les régulières apparitions de locéan. 80 km plus tard, un peu difficilement bouclées en quatre heures, sans pause, jatteins le Brest de Nicolas Filloque.
Limmeuble Ékoumène maccueille par sa douce chaleur, une douche, un café et des biscuits maison. La journée se prolonge en égrenant les brèves retrouvailles avec la galaxie brestoise. On fête aujourdhui même les premiers pas de Tim, on se prépare un petit festin en famille, avant de finir la soirée au Festival Intergalactique, des films suédés et un live adorable de Jimmy V et Jenny.
Vendredi jentame la lecture du dernier numéro de Z, lisez-moi-ça-sil-vous-plait. Flo nous invite à déjeuner en ville et puis cest déjà lheure de sauter dans une bagnole pour rejoindre Nantes à 130 km/h et une soirée bien rock au Grigri, Chocolat Billy en tête daffiche.
Cest déjà samedi, après un réveil sans réveil et un miam aux fruits, le vélo reprend du service, je récupère Max au Douet-Garnier avant de cueillir par hasard Alice sur la route, direction le gros rassemblement à la Zad de Notre-Dame-des-Landes! On fait un crochet par la Noë Verte avant datteindre, par les petits chemins de bocage, la ferme de Bellevue. Là où se sont retrouvés les trois cortèges, là où sont maintenant réunis des milliers de personnes venus des quatre coins de la France en mode Larzac 73, là où sont plantés les barnums multicolores, les chapiteaux, les banderoles faites-main et une scène, là où des charpentiers sactivent à construire les bases dun nouveau bâtiment, là où chacun plante le bâton quil a ramené et quil sengage à venir reprendre le jour où la Zad sera à nouveau attaquée par les pandores de lÉtat. Et le bon endroit pour retrouver Quentin, Geoffroy et Coline qui vendent les cartes de la Zad à prix libre, ça part mieux que des petits pains (ils ont fait faire un nouveau tirage de 2500 ex. chez Média Graphic pour loccasion). Il y a aussi Alec, Marie et Élisa, Jil, Frantz, Baptiste et Thomas venus de Stras et même deux backpackeuses de La Grosse Situation. Ferdi et Victor me seraient passés sous le nez. Faut voir le monde qui est là! Puis avant même que Fantazio nentre en scène, sonne lheure de prendre la route du retour, le soleil sefface déjà, encore 25 km de vélo à bon rythme, deux courses au supermarché, un petit plat de pâtes et au lit pour quelques pages de Faillir être flingué.
Dimanche calme, concert de Rouch à 20h30, avant dattraper le dernier train de la semaine pour Paris, cette fois chargé dun paquet de cartes de la Zad à trimbaler jusquà Marseille.
Demain cest reparti pour nos actions sur la Petite Ceinture, on va construire des draisines à notre sauce, avec les Saprophytes, Naïma, Marine et Sophie. Pendant que Nicolas et Geoffroy retrouveront le Studio Millimètre à Dunkerque pour monter la scéno de la prochaine expo de La Halle aux Sucres, « Villes réelles, villes rêvées ».