J'avais déjà évoqué ce livre à travers la reprise des citations de la Compagnie des Acteurs de l'Ombre dans un article de Chantier.

Édité en 2000 par le Centre d'étude théâtrale de l'Université catholique de Louvain (Belgique), cet ouvrage collectif nous embarque dans une ballade parmi des pratiques de théâtre d'intervention (appelé aussi théâtre-action). C'est rythmé, ouvert, les expériences rapportées sont très variées. La quatrième de couverture résume honnêtement l'ouvrage :

«Le théâtre d'intervention : un théâtre engagé dans la société, inspiré par les mouvements contestataires européens et américains d'après 1968, descendant ou cousin du théâtre d'agit-prop, du théâtre politique, du théâtre populaire, du théâtre documentaire, du théâtre de rue... Le théâtre d'intervention témoigne d'une volonté de sortir du champ clos du théâtre : sortir des théâtres institués pour partir à la recherche de nouveaux espaces collectifs; sortir du répertoire dramatique pour produire une autre culture; sortir du clivage acteurs-spectateurs pour créer une parole collective.
Il nous paraît opportun de faire le point sur les expériences et les projets qui se réfèrent aujourd'hui au théâtre d'intervention. Il s'agit d'interroger quelques-uns de ceux qui le pratiquent, en Belgique, en France, ailleurs en Europe, et sur d'autres continents. Leurs témoignages et réflexions se font écho de manière particulièrement stimulante, y compris à travers leurs contradictions, assumées de manière productive.»


Il faut savoir que ce type de théâtre est assez bien considéré en Belgique, avec un financement adapté. On trouve ainsi un large extrait du Circulaire de l'Exécutif de la Communauté française relative au subventionnement des compagnies de théâtre-action dont voici un extrait :

«Dispositions administratives : conditions d'agréation
Article 1. Objectifs généraux
Est considéré comme groupe de théâtre-action, le groupe qui, créé, géré et animé par des personnes privées et utilisant l'expression théâtrale comme outil privilégié, se donne pour objectif essentiel de mener avec les couches socialement défavorisées d'une population une action visant à développer la connaissance critique et la capacité d'analyse des réalités de la société et à élaborer les moyens nécessaires à l'expression collective de celles-ci.»


Il s'agit d'une vraie volonté d'éducation populaire (qu'on appelle éducation permanente en Belgique) si je ne me trompe pas!

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Un lien intéressant : trois mémoires en ligne sur le(s) théâtre(s) politique(s).