Le Mur Mur des Larris



Nous avons collé vendredi dernier, dans la joie et sous le soleil, le premier numéro du journal mural du quartier des Larris, à Fontenay-sous-Bois. Ce journal est né du désir d'habitants engagés, souhaitant mieux faire connaitre les initiatives déjà en place dans ce quartier populaire — pour ne pas dire défavorisé.
Leyla (référente d'Equitess, asso locale qui en regroupe 10 autres), Amar (du service Habitat logement) et Stéphane (du service jeunesse) ont été les principaux rédacteurs du premier numéro.

Nous sommes ici :



Philippe Chat s'est retrouvé naturellement sollicité par l'équipe du journal pour donner forme au projet ; en 2007-2008 il avait accueilli Isabelle Jégo et ses élèves des Beaux Arts de Rennes pour le projet Rubanisation («une intervention pour interroger la question du lien social par des actions graphiques et poétiques») et plus récemment il a mis en place une nouvelle Galeru sur un mur du centre commercial des Larris (actuellement inauguré par Vladimir Cruells).



C'est sur le mur d'à côté que la mairie est venue poser un panneau de bois, futur support du journal mural, placé à l'une des entrées du centre commercial…



C'est à partir de là que nous sommes intervenus, invités par Philippe Chat à concevoir une maquette appropriée, appropriable.

Avant de travailler le journal en lui-même, nous avons proposé un aménagement plus «heureux» du coin allant accueillir le journal. C'est Philippe lui-même qui a ainsi passé quelques couches de couleurs.

Ensuite, pour le journal en lui-même, par rapport à la taille de l'espace d'affichage disponible (150 x 250), il nous est apparu logique d'utiliser une imprimante de tirage de plan noir & blanc pour pouvoir sortir de grandes feuilles de manière économique (le service urbanisme de la ville peut même le faire généreusement). Par rapport aux contenus (peu d'image) et à cette impression noir et blanc, nous avons cherché des manières d'égayer la surface ; cela passe à la fois par des feuilles A4 colorées (qui sont collées par dessus et mettent en avant certaines infos) et une typographie de titrage conçue pour l'occasion (qui à la fois par son trait dessiné crée une «vie» et par ses formes voudrait combler un indépassable goût pour le décoratif — cf. typos Dafont, effets Photoshop…).

Un objectif important de cette maquette est que très vite les deux-trois habitants en charge du journal puissent eux-mêmes tout faire. Ainsi, si ce premier numéro a été maquetté dans notre atelier, je ne ferai qu'«assister» la mise en page des deux prochains numéros, avant de me retirer de la publication. Cette mise en page se fera dans le cyber café de l'Espace Intergénérationnel (cet espace est un lieu central dans le quartier, animé par la mairie) ; aussi, il était non-imaginable de travailler une maquette sur InDesign (entre l'achat couteux d'une licence et son installation sur un poste de la mairie, il aurait fallu attendre une année!). Nous nous sommes ainsi convertis à Scribus, un logiciel OpenSource de mise en page (aux propriétés proches d'InDesign ou Xpress). Gilles, animateur du cyber café, a fait installé le logiciel sur les postes et a proposé deux séances d'initiation, tandis que de notre côté nous avons dessiné et livré une maquette simple et pré-remplie.



Pour le moment tout s'est bien déroulé! Reste à savoir comment ce journal mural va réellement vivre dans le temps, comment Leyla, Amar, Stéphane et ceux qui les soutiennent vont réussir à consacrer du temps et de l'attention à ce travail (que ce soit la rédaction, la mise en page, l'organisation). Car le plus important d'une telle publication n'est pas à chercher dans les formes (modestes) mais dans la symbolique et la durée d'une telle présence.