Un instant mon petit


Une buvette/épicerie associative installée pour quelques temps au Palais de Tokyo. Autour d'un collectif d'artistes, designers, barmen, maraîchers, le lieu se dessine au jour le jour et se fait le relais de projets et de dialogues rassemblés autour d'une certaine pensée-active de l'écologie conviviale, loin du matraquage greenwashing ambiant. S'y côtoient bibliothèque, école partagée, atelier de sérigraphie du samedi, affiches à la main et constructions de seconde-main, inspirés tantôt de savoir-faire amateurs et tantôt de techniques artisanales. Ne nous sentant ni experts en design service, ni en communication, ni en aménagement de bar ou d'épicerie, nous souhaitons avant tout établir une dynamique cohérente, exigeante et sensible entre des agriculteurs de produits locaux en transition bio, des badauds curieux et d'autres animateurs-spectateurs-acteurs en tout genre. Nous habitons actuellement une terrasse un peu isolée dans les nouvelles parties du bâtiment au 1er étage et nous ouvrons tous les jours (sauf le mardi) de 12h à 22h.

Mené dans le cadre de notre projet de fin d'étude à l'Ensad, Carmen Bouyer (étudiante en design-objet) et moi-même (étudiant en graphisme) pensons
Un instant mon petit comme une réponse parmi d'autres possibles à nos questionnements écolos liés à nos pratiques. Dans une certaine vision décroissante, souhaitant porter un regard critique sur la vague déferlante du développement durable, l'idée est de mettre à profit cette année particulière pour mener différentes expériences découlant de ces causes qui nous animent: comment établir un dialogue sincère entre urbains et paysans? Comment mettre en place des processus de création purement analogiques et physiques en critique au tout numérique et à l'insaisissable échelle de la création industrielle? Comment penser une micro-structure qui marche sans compromis en cohérence avec nos modèles de bases (économie de moyen, glanage, produits locaux bio ou en conversion, non-profit, travail à la main, collectif...)?

La possibilité d'imaginer ce type de lieu au Palais de Tokyo nous a alors permis de confronter nos bribes d'explorations intra-scolaire à une réalité de projet concret. Un collectif est ainsi né de cette nouvelle intention et s'est organisé pour que dans l'urgence puisse se monter quelque chose qui ne serait pas qu'un spectacle de plus. Conscient que ce lieu n'est pas forcément l'espace légitime et le réceptacle le plus pertinent à nos installations nous éprouvons quand même le plaisir d'avoir une quasi carte blanche pour imaginer des scénarios remu-ménages, la partie expérimentale est alors mise en avant. Notre blog, encore trop peu fourni (mais dont la mise à jour est en cours), permettra de rentrer dans le fond du sujet et servira de plate-forme aux nombreuses activités programmées sur place. Ce n'est qu'un début…


Merci aux copains qui ont participé au montage des premiers éléments nous permettant de lancer la machine. Le travail est en cours et le lieu continue de se mouvoir jour après jour.

Même si une grande partie de l'équipement a été construite in-situ, les panneaux ont par exemple été dessinés à l'école ou directement chez le maraîcher — dont proviennent d'ailleurs ces planches.


Lors des journées d'(entre)ouverture nous étions heureux d'accueillir entre autre un concert de musique traditionnelle irlandaise mené par notre ami Laurent Delahaye accompagné de sa famille et d'amis.


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