C’était à Nantes cette semaine, sur la place publique, aux alentours du nouveau Carrousel des machines de l’Île, que Quentin Bodin et Luc de Fouquet ont décidé de clore en beauté une grosse semaine de pérégrinations dans le sud de la Bretagne, à bicyclette, accompagnés de leur atelier de sérigraphie mobile (une remorque avec un meuble à tiroir). En le déballant sur les marchés des villages de vacances tels que Guérande, Carnac, le Crouesty, Tréffléan… un peu à la manière des ateliers populaires latins ou des cordels, ils ont monté leur petite fabrique d’images in situ.

«Poussés par un soleil brillant (ou presque), une fertile imagination post-diplômatoire (ou presque), une folle envie d’évasion et de découvrir le monde, nous prenons la route en vélo munis de notre charrette sérigraphique afin d’imprimer cartes postales et images souvenirs sur les côtes et terres bretonne!» Quentin et Luc



Même si le beau temps n’était pas forcément au rendez-vous, les deux sérigraphistes en vadrouille ont réussi à imprimer une belle quantité de cartes postales colorées et décalées grâce à leur installation balaise. Vendus prix libre, ces objets uniques sont aussi une façon pour les badauds de (re)découvrir cette technique d’impression artisanale, au rendu inégalable et au charme précieux — un peu de culture graphique populaire ne fait pas de mal pendant les vacances. Et ça a l’air de prendre, bien joué les gars! (Un spécial chapeau bas pour avoir passé le pont de Saint-Nazaire en vtt, et avec la carriole (!)… on connaît la tête des cyclistes sur cette piste infernale.)


L’occasion aussi de faire une première immersion dans cette manifestation culturelle, importante dans l’ouest actuellement, qu’est Le Voyage à Nantes : «la ville renversée par l’art» qu’ils disent! En tout cas il faudra que je revienne, le parcours est intense et riche, se veut largement ouvert mais garde une touche très nantaise et branchée. En tout cas un paquet d’expo et d’événements gratuits viennent compléter les œuvres in situEstuaire, la biennale d’art contemporain locale qui m’avait déjà bien séduit les années précédentes. On pense presque à Lille 3000 avec son lot de buvettes et d’animations plein-air où l’esthétique Royal de Luxe se fait souvent sentir comme cette crêperie géante et un peu sauvage, installée dans une friche de l’île de Nantes qui, apparemment, accueillera bientôt la nouvelle école d'art publique ; on y a prix notre complète et une bolée de cidre.


J’étais content de pouvoir profiter enfin du travail de Roman Signer dont on me clame souvent les bien-faits thérapeutiques des expériences carrément dada, souvent sur fond d’alpages suisses comme en témoigne la première de couv’ du catalogue de l’expo soigneusement dessiné par Grégoire Romanet pour le compte des Éditions Dilecta, très classe, avec un flip book intégré à la mise en page.





Au passage, les belles planches de bois sérigraphiées de l’artiste américaine Jessica Stockholder, accueillies par le Frac des Pays de la Loire.



—