Retour sur la résidence de Lindre-Basse


Pas évident de résumer tout ce qui s'est passé du côté de la Moselle ces trois derniers mois de résidence (avec le Centre d’art contemporain de la Synagogue de Delme). Peut-être déjà, revenir en images sur l'ouverture d'atelier de la semaine dernière présentant au public une installation panachée des quelques choses réalisées sur place.







Elle fait se rencontrer et se croiser plusieurs personnages féminins qui à leur manière parlent de certains combats, et positions. Qu'elles soient féministes, écologiques, politiques ou artistiques, elles ont toutes en commun de chahuter l'ordre des hommes, de renverser les conditionnements culturels et politiques séculaires qui en résultent: un rapport au monde de distance et désenchantement.







Ces personnages ont fait partie intégrante de la recherche de résidence et continueront de nourrir notre pratique et notre vie. On y croise donc une équipe de Vénus de Willendorf plutôt armée, défilant sous l'égide Pachamama, des reprises libres et bruyantes de Brigitte Fontaine, des femmes libres et poètes sorties de contes et légendes de Moselle, des bacchantes dionysiennes, mais aussi Starhawk, géniale écoféministe américaine qui se réclame du mouvement des sorcières, impliquée à sa manière dans la lutte antinucléaire aux usa dans les années 80. Son livre Rêver l'obscur, femmes, magie et politique, nous a beaucoup touché et le pseudo-monument en bois qui porte le nom de sound-system en est un clin d'œil. C'est une petite histoire: que tout ce petit monde gravite et se croise autour d'un campement de fête et de résistance la veille d'un blocage.






(photos: Nicolas Leblanc)

C'est de la musique dans l'installation, composée et jouée avec les copains Florian Stephant et Fabien Labeyrie. Coline Huger prête sa voix pour reprendre Brigitte Fontaine et Areski. On a enregistré ça dans les jours de mai du côté de Bataville, dans l'église, l'écluse, les écuries et entrepôt. Parfois violent et doux, parfois dehors et sous l'orage, parfois accompagné des gamins du coin qui nous ont aidé à bricoler, inventer et jouer des instruments bizarres. Bataville n'est vraiment pas loin de Lindre-Basse. On y avait fait un atelier en janvier dernier et c'est avec plaisir que nous avons réitéré des nouveaux projets au sein de l'Université Foraine, c'est chargé d'histoire et en mouvement par là-bas et il y a un paquet de monde motivé.







(photos: Nicolas Leblanc)

Un premier mix des sons enregistrés a été monté pour l'ouverture d'atelier, entre les improvisations se glissent des paroles de Brigitte Fontaine, rebricolées. On compte remettre le nez dans tout ça pour faire quelque chose de plus digéré, bientôt.







Cette résidence était aussi l'occasion de prendre le temps de faire jouer les images et la musique, d'observer longuement ce qu'on fait, d'improviser de la peinture et de la subjectivité, de se donner le confort de douter, de bouquiner et de se raconter des histoires, de s'immerger dans un petit coin de campagne, de voir passer une saison et de pouvoir aussi travailler avec les sérigraphes de Lézard Graphique du côté de Strasbourg.






Merci à l'équipe de la Synagogue de Delme: Marie, Émeline, Alain, Pierre, à Rémy Hamand et Daniel, à l'équipe de l'Université Foraine: Margaux, Hélène, Coco, les collégiens musiciens, à Nicolas Leblanc, Florian Stephan, Fabien Labeyrie et Coline Huger, aux personnes qui sont venues à l'ouverture d'atelier.
On peut d'ores et déjà signaler qu'on reviendra dans l'est en début d'année 2017 pour une exposition à la galerie My Monkey.