Une palissade pour le rucher du haras d’Annecy


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Prologue, dimanche 12 juin
Réveil de bonne heure, surtout pour un dimanche, prendre le temps de manger un miam que nous prépare Ali pendant que je range méticuleusement mon barda, et puis il faut filer, allez, go, salut Ali. Qui se recouche. Je pars pédaler toute la journée, de la Guillotière (Lyon) à l’avenue de Cran (Annecy). Il fait beau, les nuages ne sont pas bien inquiétants, il est 8h et des brouettes.
J’ai fait cette même route il y a trois ans, dans des conditions vraiment merdiques, genoux déglingués et une interminable après-midi passée sous une pluie glaciale. À l’arrivée je n’étais plus qu’un sous-homme, titubant, frigorifié comme jamais.
Mais aujourd’hui ça sonne bien, avec un dos en vrac (la faute à une sale chute à vélo dans Lyon avant-hier) mais qui se montre discret une fois sur la selle. Je pars pas trop fort, comme il faut, je sors de Lyon par la voie verte plein est, puis s’ouvre à moi une série de plaisantes petites routes de campagne, à peine vallonnées, ce qui me permet de rouler à bonne allure. Le GPS me fait même prendre un petit chemin de halage, histoire de me salir un peu. Puis au Port de Groslée j'attrape le Rhône, pour mieux le longer (Via Rhona), j’avoine quelques kilomètres dans la roue d’un sportif, et entre ainsi en Savoie. À Yenne, je marque la première pause, c’est celle de midi, suis le dernier client avant la fermeture de l’épicerie. Avocat, banane, chocolat, kiwi, en complément de mes noix et fruits secs qui ne me lâchent plus.
Et c’est reparti, le calme plat de la vallée du Rhône laisse la place à la première grimpette du jour, le col du Chat. Ça se monte bien. Une fois là-haut, ça redescend sec vers Aix-les-Bains avec une vue carte postale sur le lac du Bourget, si vite rejoint. Je longe les berges, zigzaguant entre les badauds du dimanche à poussette et roller, puis prends la route des Bauges pour une nouvelle ascension vers les sapins, celle-ci plus longue, mais avec plaisir merci. Je traverse le Chéran par le Pont de l’Abîme, change de montagne au passage, ça roule, ça remonte un peu quand on pense en avoir fini, puis ça descend net jusqu’à Annecy. Il est 16h, 156 bornes englouties et j’appelle Corentine, elle n’est pas encore chez elle. Elle arrive, avec ses deux filles, Jeanne et Adèle, visite de l'appartement, douche, linge propre, et on part pour le haras.



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Dimanche 12 juin, soir
Rendez-vous avec l’équipe du Rucher du haras. Sont présents Corentine (que je connais surtout comme membre du Carton Plein crew) et François «Monsieur Boul» (clown de métier). On fait un tour de la maison du rucher, de l’ancienne micro-brasserie investie pour des événements publics de l’asso, dans le grand corps d’écurie je prends note du bois de récup disponible pour le chantier, c’est aussi dans ce bâtiment que nous nous installerons pour bosser. Arrive Pénélope, puis son chéri Dorian, lui-même accompagné d’un barbu hongrois, Sàgi. Les deux comparses déboulent de Flaine où ils sont en résidence. On mange, on se présente les uns aux autres, on discute des ateliers à mener avec les enfants (mardi et jeudi), cet accueil demande une bonne organisation, l’ambiance est tout cool, le lieu est hors norme, ça annonce une chouette semaine. Moi je suis juste lessivé, le dos qui tire, les jambes qui tirent, le sommeil qui me fait du pied avec insistance. Peu avant 22h on est mis dehors par le zélé-gardien.

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Lundi 13 juin
Aïe, hard de se lever, le corps pas du tout remis d’équerre. Les genoux se font bien sentir, le dos idem. Pas terrible pour la suite des aventures cyclistes. Aujourd’hui on démarre le chantier! À la grille de l’entrée arrive Bastien, puis Vincent, deux étudiants de l’école d’art. Il y a aussi Guy, paysagiste-en-reconversion, la cinquantaine, à vélo, qui vient aussi nous filer la main toute la semaine. Pour commencer cette matinée on attaque par un petit réveil corporel avec coach Coco, on prend un temps pour tout planifier, faire la liste de courses, certains vont acheter des vivres, d’autres du matos bricolage, et avec une petite équipe on va préparer une série de ronds-patates. Des ronds-patates en bois. On proposera aux enfants d’y dessiner des abeilles avant de les utiliser comme objets décoratifs pour les événements du rucher, c’est un peu vague pour l’instant. Réunir des chutes, dessiner à la chaîne ces patates (en tâchant de les faire toutes un peu différentes), les couper, limer/poncer les arrêtes, peindre. Les couleurs sont choisies parmi la vingtaine de petits pots récupérés par Corentine, avant que Guy, en fin coloriste, nous fasse le plaisir de créer des teintes.
Cette première journée se termine sans que j’ai eu le moindre temps pour me pencher sur le travail pour lequel je suis ici : créer une palissade pour le rucher.



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Mardi 14 juin
Branle-bas-de-combat, les enfants débarquent à la grille à 9h pétante. Après un petit blabla d’intro, on divise ce petit monde en cinq groupes de quatre ou cinq gosses. Guy propose une visite du parc à la découverte de sa flore, Corentine anime des marches à l’aveugle, de mon côté c’est atelier dessin d’abeilles (chaque enfant dessine une abeille au feutre indélébile, sur le rond de son choix, après s’être échauffé sur un brouillon), Pénélope fait goûter des miels et enfin, l’attraction numéro un, la visite des ruches avec Monsieur Boul et Murielle. À midi les enfants ont disparu.
Après le déjeuner, une partie du groupe part récupérer un essaim chez un particulier, Monsieur Boul et Dorian adorent récupérer les essaims chez les particuliers, pour eux c’est une histoire de lien social, de rencontres et de partage de l'apiculture. Pendant qu’avec les autres on reprend la production des ronds-patates-en-bois, cette fois c’est pour les ateliers qui auront lieu jeudi. Tracer, découper, poncer, peindre. Je commence aussi à dessiner des formes pour la palissade. Fin du deuxième jour, j’ai le sentiment d’être encore bien loin de la voir debout cette palissade.



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Mercredi 15 juin
Les premiers grands panneaux sont coupés puis peints, on part avec l'idée de débiter tout le bois disponible, pensant remplir plus ou moins les six mètres linéaires qu’occupent depuis trois ans un duo de barrières Heras, recouvertes de bâche blanche et posées devant le rucher. Une palissade pour quoi faire? Comme les ruches ont été installées près d’un chemin fréquenté, il s’agit de contraindre les abeilles à décoller de façon à ne pas se prendre dans les cheveux des bipèdes traînant par là. Vous avez déjà observé une ruche en pleine activité, avec ses allées et venues de butineuses? Roissy Charles-de-Gaulle puissance dix, avec des engins décollant à une vitesse folle. (Il faut en moyenne 40000km parcourus pour fabriquer un kilo de miel, l’équivalent d’un tour de la terre, et elles sont environ 50000 à vivre dans la ruche en saison de floraison.) Revenons aux panneaux. Il y a du boulot, de l’esquisse des formes à la peinture des textes. Textes sur lesquels nous travaillons pendant la journée ; nous aimons l’idée d’aborder l’apiculture avec différents angles, grand public, scientifique, poétique, en dire un peu mais pas trop, des textes qui ne doivent pas remplacer la rencontre humaine avec les apiculteurs-trices, souvent présent-e-s et proposant des temps d’initiation. Il ne s’agit pas non plus de tout remplir, certaines des formes qui composeront la palissade resteront muettes, d’autres pourront ne recevoir qu’un mot, pour mieux intriguer. Ça va être super beau.
Dans l’après-midi je m'esquive du chantier une demi-heure, Philippe propose une visite du rucher, avec Jeanne, Adèle et Dorian. Il nous partage un peu de son savoir, sans gants, il nous apprend à distinguer les œufs d’ouvrières des œufs de mâles (les miel pops), et comme la ruche vient d’essaimer, les ouvrières ont déjà préparé la suite et on compte plusieurs œufs de potentielles futures reines. Philippe décalotte l’un des ses œufs et provoque la naissance d’une reine, puis on suit cette demoiselle dans sa promenade. Je m'attarde pas avec les abeilles, mon équipe m’attend pour pouvoir avancer sur les panneaux de la palissade.



Le soir je plie bagage un peu avant le reste du groupe, Corentine me dépose à Cran-Gevrier où je retrouve des copains marseillais, Arthur et Juliette (atelier Et Si… ?), actuellement affairés au Point Commun, espace d’art contemporain. Ce soir je dois faire une petite présentation du boulot de Formes Vives lié à l’espace public, je prépare une sélection de boulots, un peu speed. On regarde aussi un film de Jordi Colomer qui est passé avant moi au haras, X-Ville, on peut le voir sur Internet aussi (film que j’évoquais sur Hyperville). On parle d’utopie, de façons de faire la ville, des années 1970 et de celles d’aujourd’hui, la discussion se prolonge autour d’un pack et de chips.
J’ai évidemment pas pu répondre à mon téléphone de la journée, journée sans répit pour fêter mes trente berges. Il y a des choses plus importantes et collectives à célébrer, comme ce qui s’annonce samedi par exemple. Mais l’équipe m’a quand même fait le plaisir d’un gâteau à midi, merci merci!

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Jeudi 16 juin
Les ateliers avec les minots ont été annulés par les institutrices, la météo étant annoncée orageuse. Le chantier se poursuit, ni la pluie ni la fatigue n’entament le sérieux de cette entreprise. Je dessine des panneaux, je travaille à varier les formes (pointues, zigzag, arrondies, étirées, carrées…), les tailles, tout en cherchant une harmonie, et à faire le moins de chutes possible, pendant que Bastien ou Sàgi découpent soigneusement à la scie sauteuse. Le ponçage et la peinture sont l’œuvre de Guy, Ben et Vincent, on crée une nouvelle couleur tous les trois-quatre panneaux. En fin de journée, presque toutes les formes sont prêtes et les contenus décidés. Demain on attaque la peinture en lettre.



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Vendredi 17 juin
Ce soir nous voulons installer les panneaux, du moins commencer, pendant que les abeilles roupillent ; nous avons l'autorisation de rester dans le parc jusqu'à minuit. Ça va être une longue journée.
Une fois de plus chacun change de tâches. De mon côté, avec mes craies, je prépare les compos typographiques en faisant au passage un énième retravail des petits textes à placer et en hiérarchisant les contenus prioritaires (faute de temps, peut-être certains contenus resteront dans les tiroirs). Avant que quatre néo-peintres en lettre, Vincent, Ben, Guy et Bastien, prennent le relai sur les chevalets bricolés par Sàgi.



Pas forcément simple pour tous, de trouver un trait régulier et précis, l’exercice demande beaucoup de concentration, de zen attitude, il y a quelques ratés mais à la fin de la journée tout le monde semble assez à l'aise et presque tous les panneaux sont prêts. Je suis vraiment touché par l’investissement de toute cette équipe.



Les apiculteurs, Philippe, Samuel, Dorian et François, commencent la récolte du miel. Pour motiver les troupes, en guise de quatre heures, ils nous amènent un cadre gorgé de miel frais, on savoure à tour de rôle, à la petite cuiller, une grande régalade. Pendant que l’infatigable Sàgi nous fabrique deux guirlandes à partir des ronds-patates-dessins d’enfants sur bois. Deux guirlandes en bois, t’as déjà vu ça une guirlande en bois? On finit l’après-midi en amenant tous les panneaux près de l’actuelle palissade, de notre atelier (dans les anciennes écuries) au rucher. Cette sortie des panneaux est l’occasion pour Dorian d’orchestrer une série photo. (La plupart et les plus belles des photos publiées dans cet article sont de Dorian Degoutte.)



Après s’être rassasiés de quelques pizzas (charrette = junk food fatalitas), je compose la palissade. Je suis assez pressé, par la nuit qui arrive et les copains qui se tournent les pouces à une heure où il serait mieux chez eux à se reposer. N’empêche que ce moment est exquis, le moment de balader ces jolies formes, de chercher du rythme, de bons mélanges, entre les proportions, les styles de découpe, les couleurs et les contenus.
Par chance, la pluie nous laisse tranquille, tout en nous ayant bien préparé le terrain, les piquets s’enfoncent très facilement dans la terre. C’est la nuit qui mettra fin à la journée de travail, un peu après 22h, seulement la moitié des piquets sont plantés, on n’y voit plus rien, on a pas pensé à prévoir l’éclairage. On rentre tous les panneaux dans la maison du rucher, on fait un dernier point orga et bonne nuit à demain.
Enfin pas tout de suite finalement, c’est vendredi, le jour des fiestas au Bar des Tilleuls, spot fétiche de Corentine et pas la peine de m’expliquer pourquoi. Ambiance des plus amicales, générations et styles en tout genre se retrouvent ici, comme dans une fête de la famille rigolote que tu n’auras jamais, on se sent bien loin de l’Annecy-fric-sport. La musique est bonne, on chauffe la piste avec une Coco et un Sàgi définitivement insensibles à la fatigue, quand après trois morceaux je n’arrive déjà plus à faire frétiller mes guiboles.



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Samedi 18 juin
La journée de boulot reprend comme elle s'est finie la veille : on plante des piquets. Les abeilles nous laissent travailler, contrairement à ce qu’on redoutait, ni le bruit ni les vibrations dans le sol ont l’air d’émoustiller la vie des ruches. Pas la peine donc d’enfiler les tenues de cosmonautes. Et on commence à installer les panneaux, ce qui m’aide à y voir plus clair dans ce qu’on est en train de composer. Il reste aussi deux-trois panneaux avec du texte à peindre ou à reprendre, Ben file s’occuper de ça. Pendant qu’une équipe s’active dans le cabanon au fond du parc, là où ce soir a lieu la récolte du miel, un temps public, festif et régulier (deux par an), le temps fort de la vie du rucher. Et quelle excellente idée de fêter une récolte, enfin une fête qui a du sens.



À part les deux panneaux qui sèchent dans l’atelier, la palissade est prête, mais pas vernie, la météo capricieuse nous invite à la bâcher. Avant que la soirée commence je m’éclipse pour une petite sieste chez Corentine, puis revient en pleine forme, l’esprit léger, ça y est, chantier fini, on peut relâcher et profiter de la soirée.



Les curieux arrivent. Le cabanon est vite rempli d’Annécien-ne-s enjoués, sous les guirlandes de dessins d’enfants et de lumières colorées, il y a le bel extracteur en inox qui trône au centre, dans un coin une tireuse qui délivre des bières à la chaîne, dans un autre coin une table où deux enfants dessinent encore des abeilles, quelques autres de ces abeilles sur bois sont montées sur des bouts de tasseaux et dispatchées dans la pièce, et tout au fond une troisième table pour la désoperculation. Dorian et Monsieur Boul montent la voix pour un discours de bienvenue avant de commencer l’extraction du miel, devant nos grands yeux de spectateurs. Dans la miellerie d’un soir, au fond, éclairé à la frontale, on apprend à désoperculer les cadres, avec un couteau bien tranchant, un de mes doigts s'en souviendra. L’extracteur, posé sur un trône de palettes, opère comme un totem sur lequel converge tous les regards. Encouragés par un Monsieur Boul très en jambe, on se relaie pour mouliner et se faire hypnotiser par la ronde folle des cadres calés dans la machine, la force centrifuge fait gicler le miel sur les parois brillantes du gros cylindre, puis il coule dans son fond, puis on le récupère dans un banal seau en plastique, puis on le transfert dans la cuve (maturateur).



La petite pluie s’interrompt. On marque un entracte dans la divertissante extraction du miel pour aller inaugurer la palissade. On arme les enfants des pancartes-abeilles et manifestons jusqu’à la palissade bâchée de bleue. Corentine et moi disons quelques mots, l’occasion surtout de clamer un grand merci à celles et ceux qui se sont donné-e-s pendant toute la semaine : Corentine Baudrand, Dorian Degoutte, Guy Puzenat, Bastien Miremont, Ben Depardon, Sàgi Szabolcs, Vincent Terranova, Pénélope Yatropoulos, François Lavorel, Philippe Cleri, Samuel Frosini. Merci aussi à toutes les personnes venues fêter ce moment avec nous. Double louche de remerciements à Ben qui aura en plus donné pas mal de son temps pour l’opération vernis (la semaine suivante), à Corentine et Dorian qui ont bataillé pour trouver quelques thunes et rendre ma venue possible. Triple remerciements à Cocotte et sa petite famille pour m’avoir si bien accueilli.



La nuit tombe, on retourne à l’extraction du miel, doucement les visiteurs nous quittent à mesure que le fût de bière se vide et celui de miel se remplit, le zélé-gardien revient rappeler le règlement, pas de non-adhérents après 23h, on se retrouve à nouveau entre nous, l'équipe, un peu sur les rotules, on range tout le matos et on se retrouve dans notre quartier général, la maison du rucher. Avec Laurie et Ali de Carton Plein, débarquées pour la soirée, on prépare quelques assiettes à grignoter en guise de repas, une fois englouties on pousse la table, monte le son, on danse, libérés, travail terminé, pas de réveil demain. Sàgi nous éblouit de son énergie démoniaque et sans alcool, Bastien s’endort debout, on rigole bien, une dernière fois tous réunis. Quelle semaine! Et quelle joie de voir ce travail abouti, il me plaît bien ce travail.
On quitte le parc sur la pointe des pieds, zélé-gardien reste couché s’il-te-plait, on erre dans les rues désertes d’Annecy à la recherche d’une hypothétique troisième partie de soirée. On se résout à rejoindre nos oreillers.



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Épilogue
Dimanche relâche, grasse mat’, je suis bon dernier dans la cuisine, petit brunch et on part faire une promenade le long du Thiou, jusqu’à l’heure des bye bye. Laurie et Ali repartent sur Lyon, avec Sàgi et Dorian je descends sur Grenoble, vélo démonté dans le coffre. Arrivée vers minuit à La Villeneuve (Échirolles) où crèchent les gars ce soir, je remonte ma machine et rejoins Cédric et Julien en centre-ville, les parents de Céd ont un grand appart dans une résidence neuve moche tout confort, mais il y a pas à pinailler, j’ai juste envie de manger un bout et pioncer.
Lundi, petit skype Formes Vives, puis retour sur les pédales, histoire de prendre l’air et marquer une bonne transition avec la suite, 110km entre Grenoble et Buissard (Champsaur), pas mal de dénivelés mais il fait super beau mais j’ai les genoux qui tirent la tronche mais j’en prends plein la vue jusqu’à retrouver Alexis chez lui, Bettina n’est pas là, en pleine traversée de la Mediterrannée en voilier. On mange très bien chez eux et on boit du kéfir.
Mardi, deuxième étape de vélo, col de Manse pour sortir du Champsaur, puis à Gap je récupère la Durance qui m’entraîne plein sud, vers chez moi, il faut bien rouler à l’est de la Durance, sur l’ondulée D4, de l’autre côté c’est la grosse départementale dégueu qui frotte avec l’A51. Je saute dans un train à Sisteron, descends à Aix, reclipse les pédales jusqu’à La Fare-les-Oliviers, il y a définitivement trop de bagnoles dans cette région. Je suis bien cuit, il a fait très chaud. Salut les grands-parents, toujours avec leurs plus grands sourires pour m’accueillir, même si ma gueule desséchée par cette journée leur fait un peu peine. Demain, train pour Alès, rendez-vous à La Verrerie, c’est reparti pour un nouveau boulot, nouvelle aventure.



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