9 french students projects – 9 ways to practice graphic design



Voilà donc quelques petites photographies de l'exposition. Elle était installée dans la House of Iranian Artist, un lieu culturel regroupant des galeries, une salle de conférence, un café, des boutiques, situé dans le centre de Téhéran. La fondation Momayez, Pierre Bernard et l'ensemble des étudiants m'ont grandement aidé à organiser cette petite exposition.
En associant cette exposition à celle de Pierre Bernard, la fondation Momayez (dirigée par Anooshiravan Momayez) souhaitait montrer à la fois le travail d'un graphiste reconnu et des projets de jeunes créateurs. On a manqué de moyens pour que tous les projets soient clairement expliqués et montrés sous leur meilleur jour, mais, même si certains projets ont été ainsi handicapés, l'ensemble de l'exposition fût une réussite. Pour les étudiants téhéranais, découvrir toutes ces choses fût très intéressant, voire surprenant; un vrai bol d'air.



Les ingérences et absences de l'État pèsent très lourd, sur la vie de tous les jours, sur la santé, sur la création, sur les affaires, sur l'urbanisme… Dans le graphisme aussi on peut constater une sorte de «retard». Il faut savoir qu'en Iran les librairies proposant des ouvrages de design graphique ne sont pas très grandes, les ouvrages étrangers sont très peu nombreux, les connections Internet haut débit sont interdites aux particuliers. Pour autant cette notion de «retard» peut paraître péremptoire dans la mesure où les iraniens ont su développer des graphies très singulières, découlant notamment de la calligraphie arabe et n'ayant rien à envier aux acrobaties d'une Zask ou d'un Apeloig.
Malgré cela, le design graphique comme ils le pratiquent est extrêmement inspiré par «notre» modernité, celle des Suisses, des Hollandais… C'est d'ailleurs Morteza Momayez qui est considéré comme le père fondateur du graphisme iranien moderne ; c'est après un passage aux Arts déco en 1968 (sans prendre part à la révolution étudiante), ainsi que chez Henryk Tomaszewski, qu'il créa la première classe de Communication visuelle en Iran, à l'Université de Téhéran.



Revenons à cette petite expo (dont une première présentation se trouve ici) :
En s'étendant à des champs toujours plus nombreux, en s'appropriant des outils multiples, en adoptant des démarches d'artistes, les étudiants français développent de multiples pratiques de design graphique. Pour composer un petit panorama de ce que l'on peut trouver de meilleur dans les écoles françaises, j'ai choisi les projets de fin d'étude d'Irène Bonacina, Julia Bernard, Yorel Cayla, Sacha Léopold, Katia Garachon et Frédéric Tacer ainsi que le projet éditorial de Xavier Antin et Alex Balgiu, l'intervention «Rubanisation» d'étudiants de l'École des Beaux-Arts de Rennes et le fanzine des Arts déco auquel j'ai participé.
Pendant la semaine de l'exposition, j'ai également pu présenter oralement les travaux un à un devant une centaine d'étudiants. J'ai également animé un très court workshop à la VIJE graphic school.



Un petit tour de salle :



Je tiens un peu à m'excuser devant la très moyenne qualité des photographies ainsi que d'avoir oublié de prendre une photographie du projet de Frédéric pendant l'exposition (le seul qui a pu bénéficier d'un grand écran!)