Objets de doléances, installation aux Ateliers Francœur

Toujours engagés dans la vie de l’Université populaire du 18e arrondissement, nous avons été une nouvelle fois invités à proposer une installation aux Ateliers Francœur (le lieu où se déroulent les cours et les «mix de weekend» de l’UP18 ; l’an passé nous y avions proposé une interprétation de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793).


En partant des doléances que le Tambour des doléances a commencé à récolter (et qui sont lisibles sur leur site), nous nous sommes appropriés ces expressions sous la forme de 17 banderoles colorées, passant des doléances (textes rédigés, pouvant être assez longs, mais toujours avec une écriture singulière, personnelle) à des slogans ou des «images-slogans». Cette mise en forme brute, pour ne pas dire enragée, peut apparaître comme un état réducteur, vulgaire de la doléance, mais si nous passons par ces formes courtes, directes et graphiques, c’est que c’est là notre manière de nous exprimer, c’est avec ce langage que nos réflexions se formalisent (quand d’autres usent par exemple du texte, de la voix, de formes visuelles diverses…).
Pris ainsi, nos énoncés graphiques ne viennent pas après les doléances, ils en sont des sortes de cousins.

(Vous pouvez cliquer sur les photos des banderoles pour accéder aux doléances correspondantes sur le site du Tambour.)



Cousins éloignés? Il est vrai que ces banderoles n’ont pas tant de rapport que ça avec la doléance dans sa forme historique – dont toute la force réside dans la subjectivité et la sincérité intime de l’écriture. Il est clair que nous nous sommes inspirés des pancartes, des formes «faites maison» que les manifestants peuvent confectionner pour participer aux cortèges du mouvement social ; nous avons beaucoup de plaisir à relever ces expressions bariolées et intuitives, nous voyons là un langage politique très percutant.



À côté de cette influence, les sujets que nous avons traités sont directement repris à des textes recueillis par le Tambour. Si certaines idées nous sont personnelles, la plupart nous sont venues à la lecture des doléances récemment écrites. C’est ainsi que la proposition de Sophie Wahnich, d’afficher les doléances correspondant aux banderoles (à la manière de cartels ou d’échos) ne nous a pas semblé dissoner avec notre volonté première. Aussi, la présence de doléances «originales» était très important pour l’Université populaire car c’est là l’épicentre de son action actuelle.



Ce travail est aussi une petite réponse clin d’œil aux deux séries Don’t protest (1 et 2) de notre ami Jean Jullien. (Qui pour sa part expose en ce moment à la Galerie des arts graphiques, 4 rue Dante, Paris 5e.)



Notre installation sera visible notamment ce weekend, dans le cadre du mix «Devenir livre – devenir souverain?». Vendredi (demain!) à 20h15 aura lieu une table ronde, «Éducation et émancipation», avec Arianne Chottin (psychanalyste) et Hubert Vincent (philosophe). Le lendemain, samedi 11 décembre, sera peut-être plus propice pour venir regarder nos «objets de doléances» ; un atelier de rencontre et d’écriture des doléances se tiendra à partir de 15h, nous vous invitons à venir à ce moment là – et nous vous encourageons également à participer à l’atelier doléances!
L’adresse des Ateliers Francœur : 26 rue Francœur dans le 18e arrondissement de Paris.



Merci à Gala pour l’aide au montage!
Il est à noter que cette installation est très simple à déplacer et à mettre en place : le support tissu est très costaud en plus d’être pliable et léger. Si une MPT, une asso d’éducation populaire ou je ne sais quelle Commune est preneuse, n’hésitez pas à faire signe.