Objets de doléances, installation aux Ateliers Francur
Adrien Zammit - jeudi 9 décembre 2010 - Création graphique
Toujours engagés dans la vie de lUniversité populaire du 18e arrondissement, nous avons été une nouvelle fois invités à proposer une installation aux Ateliers Francur (le lieu où se déroulent les cours et les «mix de weekend» de lUP18 ; lan passé nous y avions proposé une interprétation de la Déclaration des droits de lhomme et du citoyen de 1793).
En partant des doléances que le Tambour des doléances a commencé à récolter (et qui sont lisibles sur leur site), nous nous sommes appropriés ces expressions sous la forme de 17 banderoles colorées, passant des doléances (textes rédigés, pouvant être assez longs, mais toujours avec une écriture singulière, personnelle) à des slogans ou des «images-slogans». Cette mise en forme brute, pour ne pas dire enragée, peut apparaître comme un état réducteur, vulgaire de la doléance, mais si nous passons par ces formes courtes, directes et graphiques, cest que cest là notre manière de nous exprimer, cest avec ce langage que nos réflexions se formalisent (quand dautres usent par exemple du texte, de la voix, de formes visuelles diverses ).
Pris ainsi, nos énoncés graphiques ne viennent pas après les doléances, ils en sont des sortes de cousins.
(Vous pouvez cliquer sur les photos des banderoles pour accéder aux doléances correspondantes sur le site du Tambour.)
Cousins éloignés? Il est vrai que ces banderoles nont pas tant de rapport que ça avec la doléance dans sa forme historique dont toute la force réside dans la subjectivité et la sincérité intime de lécriture. Il est clair que nous nous sommes inspirés des pancartes, des formes «faites maison» que les manifestants peuvent confectionner pour participer aux cortèges du mouvement social ; nous avons beaucoup de plaisir à relever ces expressions bariolées et intuitives, nous voyons là un langage politique très percutant.
À côté de cette influence, les sujets que nous avons traités sont directement repris à des textes recueillis par le Tambour. Si certaines idées nous sont personnelles, la plupart nous sont venues à la lecture des doléances récemment écrites. Cest ainsi que la proposition de Sophie Wahnich, dafficher les doléances correspondant aux banderoles (à la manière de cartels ou déchos) ne nous a pas semblé dissoner avec notre volonté première. Aussi, la présence de doléances «originales» était très important pour lUniversité populaire car cest là lépicentre de son action actuelle.
Ce travail est aussi une petite réponse clin dil aux deux séries Dont protest (1 et 2) de notre ami Jean Jullien. (Qui pour sa part expose en ce moment à la Galerie des arts graphiques, 4 rue Dante, Paris 5e.)
Notre installation sera visible notamment ce weekend, dans le cadre du mix «Devenir livre devenir souverain?». Vendredi (demain!) à 20h15 aura lieu une table ronde, «Éducation et émancipation», avec Arianne Chottin (psychanalyste) et Hubert Vincent (philosophe). Le lendemain, samedi 11 décembre, sera peut-être plus propice pour venir regarder nos «objets de doléances» ; un atelier de rencontre et décriture des doléances se tiendra à partir de 15h, nous vous invitons à venir à ce moment là et nous vous encourageons également à participer à latelier doléances!
Ladresse des Ateliers Francur : 26 rue Francur dans le 18e arrondissement de Paris.
Merci à Gala pour laide au montage!
Il est à noter que cette installation est très simple à déplacer et à mettre en place : le support tissu est très costaud en plus dêtre pliable et léger. Si une MPT, une asso déducation populaire ou je ne sais quelle Commune est preneuse, nhésitez pas à faire signe.