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Workshop Manifeste à l'école d'art de Bayonne
Adrien Zammit - mardi 24 mars 2020 - Pédagogie
LÉcole dart de Bayonne (ESAPB) nous a invité du 21 au 24 janvier pour proposer un workshop et présenter le travail de FV pour les étudiant·es. Sur ma longue route pour Brest, je m'y suis donc rendu. Un vrai plaisir que ces quelques jours dans cette petite école atypique et très chaleureuse, où les trois classes de prépa (art et design) cotoient les enfants et adultes des ateliers tout public, où lon croise des élèves de lécole de musique, tout ce petit monde cohabitant dans un ancien séminaire augmenté de grandes salles lumineuses, idéales pour la pratique plastique.
Lidée du sujet mest venu de lami Ali, me racontant son plaisir à investir une partie de ses cours à Paris VIII pour réaliser avec les étudiant·es des banderoles dédiées aux manifs parisiennes. Mais bien sûr! Dans le contexte politique bouillant (Gilets Jaunes toujours debout, impressionnantes grèves et manifs contre la réforme des retraites, actions écologistes et féministes toujours plus nombreuses ), jai proposé aux étudiant·es de créer leurs propres objets de manifestation. Réunis en groupe par affinités politiques (après un petit temps décriture), à eux·elles dinventer des formes pour rejoindre les cortèges, de multiples médiums (et matériaux) étant possibles : scénographie, image, costume, objet
Workshop à l'école Estienne
Adrien Zammit - vendredi 12 juillet 2019 - Pédagogie
Du 11 au 14 juin, lécole Estienne (Paris) nous a invité a proposer un workshop aux étudiant·es de la 1e année du «DN MADE», diplôme sur trois ans qui remplace le BTS design graphique (en intégrant la précédente année de prépa). Un atelier intensif avec de toutes jeunes personnes, en début de parcours dans le champs de limage et de la communication. Jy ai vu la possibilité dune sorte de pré-summer class foisonnante, pour réfléchir et travailler sur limage dans un sens généreux et ouvert, de proposer des méthodes de travail un peu déboussolantes et partant dexpériences sensibles, damener des matériaux politiques aussi pour orienter le sens de nos discussions. Je suis arrivé avec plein de bribes de sujets et finalement nous avons procédé ainsi :
Les trois premières journées commençaient par la projection dun film sur un sujet social. Lundi nous avons regardé Chats Perchés de Chris Marker (qui dépeint lagitation sociale depuis Paris en 2002), mardi nous avons regardé un large extrait de La Domination Masculine de Patric Jean (2007) et mercredi nous avons regardé #67 de Jean-Gabriel Périot (à propos des « tomates de merde »).
Pour échanger autour de ces films, exprimer ce quon en a compris et ce quils nous évoquent, on se réunit par groupe de trois personnes. Puis à tour de rôle, chacun·e dans le groupe raconte aux autres un souvenir de son histoire personnelle en lien avec le sujet du film. Les souvenirs sont notés sur petits bouts de papier.
Les souvenirs retranscrits sont réunis puis chacun·e en pioche un.
Ce souvenir est une matière première pour travailler maintenant de limage. Mais tout compte fait, on peut le laisser un peu de côté, dans lidée première dexpérimenter tout azimuts de la forme, de la matière, de la couleur (plutôt que de chercher à illustrer le souvenir, gare au hiatus!). Jessaye damener chacun·e vers des formes qui me touchent, en leur amenant par exemple des références dartistes que mévoquent leurs recherches (on peut se sentir libre de copier). On travaille format carte postale, entre A6 et A5, des petits formats pour pouvoir produire assez rapidement et étaler facilement ses recherches pour une vue densemble.
Après trois cycles film + souvenirs + recherches graphiques (rythmé par une projection quotidienne dimages en guise dentracte), on se pose devant ses esquisses pour en sélectionner une avec moi, la pousser et la faire passer à un grand format tout en faisant arriver le texte. Chacun·e ayant collecté trois souvenirs, on est libres dassocier lun de ces textes (ou bout de textes) avec la piste visuelle quon juge la plus intéressante ; il faut faire sens! On travaille au format affiche (~A2) en vue dun « rendu ».
Cette version finale, si elle permet de donner le sentiment du travail accompli, nest pas pour moi le plus important de ces quatre jours de travail, de découvertes, de paroles, de rencontres. Cest le cheminement qui compte. Caminante no hay camino (A. Machado)
Avec le Théâtre des 13 vents, centre dramatique national Montpellier, deuxième saison
Adrien Zammit - mardi 9 juillet 2019 - Création graphique
En mars nous entamons un travail de recherche graphique pour accompagner la seconde saison de léquipe de Nathalie Garraud et Olivier Saccomano, au Théâtre des 13 vents. Le début dun patient travail pour aboutir à une nouvelle série dimages qui vont rythmer visuellement le programme de saison et la communication pendant toute la saison. Nous affinons en parallèle les supports daprès les retours récoltés au fil de la première saison.
Après avoir dessiné en 2018 une toute nouvelle esthétique pour les 13 vents, cette année comme les prochaines doivent permettre daffirmer cette identité visuelle qui appuie le travail de toute léquipe et les choix des directeur·ice, qui eux-mêmes prennent leur sens dans le temps, saison après saison.
Début juin, le programme de saison est imprimé chez CCI (Marseille) puis quelques jours plus tard cest au tour de laffiche de saison chez Lézard Graphique (Brumath). Pour cette nouvelle année nous travaillons en CMJN enrichi aux encres fluo. Le site des 13 vents est à jour (grâce à Waldeck Néel) avec le programme complet et les images. La saison est présentée le 12 septembre pendant qe les affiches sortent.
Nous travaillons avec le Théâtre des 13 Vents, Centre dramatique de Montpellier
Adrien Zammit - vendredi 24 août 2018 - Création graphique
Nathalie Garraud et Olivier Saccomano ont pris la direction du centre dramatique de Montpellier en janvier dernier, accompagnés de leur troupe de comédien·ne·s (ex-Compagnie du Zieu), Jessica Delaunay, un ensemble dartistes associés, et bien sûr lensemble de léquipe du CDN déjà en place (précédemment dirigée par Rodrigo Garcia pendant un mandat). Suite à une consultation, nous avons rejoint léquipe du théâtre pour travailler sur lensemble des documents de communication ; une nouvelle identité visuelle, un programme de saison, des visuels, un site Internet, des programmes mensuels, une newsletter, lhabillage du hall daccueil, une signalétique extérieure
Minuit avant la nuit
Adrien Zammit - jeudi 28 juin 2018 - Création graphique
Cet hiver, La Lune des Pirates (joli nom!), labellisée scène de musiques actuelles dAmiens qui a fêté ses 30 ans lan passé, nous confie la partie visuelle de la première édition du festival Minuit avant la nuit (très joli nom!). Un festoch rock, avec sa poignée de têtes daffiche (Eddy de Pretto, Slowdive, Son Lux), des figures du coin (Concrete Knives, Usé, Jojo Beam, One Sentence Supervisor), des comètes venues de plus loin (The Soft Moon, The Limiñanas, Warmdusher), deux nuits de musique avec deux scènes + un dimanche des familles, le tout « les pieds dans lherbe » au parc St-Pierre.
PR2017 Une marche exploratoire de Bougainville à Rosa Parks
Adrien Zammit - mardi 27 juin 2017 - Pédagogie
Entre décembre et mai, jai mené une série dinterventions avec trois établissements scolaires marseillais, une action rendue possible par le Frac Paca. On a appelé ça « PR2017 Une marche exploratoire de Bougainville à Rosa Parks ». Une Petite Randonnée dans un quartier riche de moults histoires, passées, présentes et à venir.
Le 24 mai, au collège Rosa Parks (Marseille, 15e), le projet PR2017 était parachevé par lexposition des travaux réalisés avec les enfants de la maternelle Extérieur, du collège Rosa Parks et du lycée Diderot (BTS design d'espace). En parallèle, une exposition duvres du Frac et du Fcac (Fonds communal dart contemporain) souvrait dans un espace étonnant, juste en face du collège, lAcadel (Association pour la concertation et les actions de développement local).
Texte de présentation, écrit par mes soins :
Entre le collège Rosa Parks et la maternelle Extérieur, il y a le quartier des Crottes. Un quartier à taille humaine, riche dune population métissée et dun passé industriel. Cest aussi une zone visée par une grosse opération durbanisme : Euromed 2.
Comme si elles étaient synchronisées, les évolutions des enfants et du quartier sannoncent fulgurantes. Qui seront et que feront ces enfants dans 5, 10 ou 20 ans? Quel visage aura le quartier dans quelques temps? On nous annonce par exemple la création dun beau grand parc (le Parc des Aygalades) à la place de lactuelle gare de marchandises du Canet. Par ce parc, on pourra peut-être bientôt relier la maternelle et le collège de manière très agréable.
Aujourdhui, pour réaliser ce parcours, on voit beaucoup de bitume, peu darbres, le ruisseau des Aygalades est quasi-invisible, les bâtiments industriels en friche et les graffitis sont nombreux. Il y a aussi quelques déchetteries sauvages, un étonnant éco-quartier en construction, la rue de Lyon et toutes ses bagnoles, évidemment les Puces Et bien sûr plein dhabitants et de personnes travaillant ici. Cest ce parcours en zigzag que nous avons suivi cet hiver tous ensemble (enfants de la maternelle, jeunes du collège et du BTS design despace du lycée Diderot), de manière à découvrir ou mieux connaître ce quartier ; son passé, son présent et son futur possible.
Une série de portraits des enfants de lécole maternelle là où ils vivent Ateliers avec deux classes de la maternelle Extérieur
Pour fixer un instantané de ces enfants et de leur cadre de vie, nous avons dabord réalisé avec eux une série de pancartes, à partir de photos prises sur le parcours PR2017. Les enfants choisissent une photo, nous racontent pourquoi avant de réaliser leur propre panneau. Dans un second temps, nous sommes retournés là où ont été prises les photos choisies pour réaliser ces portraits.
Imaginer la transformation des friches du quartier en lieux de vie et d'activités Ateliers avec une classe de 6e du collège Rosa Parks
Parce que la mutation de la ville ne doit pas être exclusivement la responsabilité des personnes « autorisées », nous avons mis les élèves dans le rôle daménageurs ou dentrepreneurs. À eux dimaginer comment transformer une friche en local pour une association ou un commerce Chaque groupe de deux élèves a pioché au hasard une photo de friche du quartier, associée au hasard à une activité qui pourrait sy implanter. À eux douvrir et décorer la façade, de dessiner lenseigne, de planter des arbres Faire dun bout abandonné de ce quartier un endroit agréable et vivant!
Récolter des fragments dun quartier pour composer un travail plastique Ateliers avec les 1e années du BTS design d'espace du lycée Diderot
Avec les étudiants, nous avons réalisé une deuxième fois le parcours « PR2017 ». Cette fois, chacun-e avait pour tâche de récolter de la matière le long de la balade, selon des sujets individuellement tirés au sort (couvre-chef, graffiti, leau, présence des femmes, portes de la rue de Lyon, etc.). De retour en classe, des groupes de deux ou trois étudiants se sont formés, mettant en commun leurs sujets et leurs matériaux pour réaliser une composition visuelle.
Trois ateliers pour dessiner un portrait Exposition au collège Rosa Parks
Réunis au collège Rosa Parks, les travaux aboutis dans ces trois ateliers composent ensemble un portrait singulier du quartier comme il existe aujourdhui. Un portrait quil sera précieux de voir et de revoir à mesure que le quartier et ses jeunes habitants changeront.
Un grand merci à Flavien Odorin du Frac Paca pour tout le travail quil a mené pour rendre ces ateliers et expositions possibles et le soutien quil ma offert. Merci à ses collègues du Frac, Annabelle et Stéphanie, en renfort! Je remercie chaleureusement les professeures de la maternelle Extérieur, Sandra Cadorin, Anne Busch-Voiry, Alexa Giunti et Aurélie Fernandez, vivement impliquées et disponibles tout au long de cette aventure. Merci beaucoup Anna Masau, professeure du collège Rosa Parks ; ça na pas été forcément aisé de travailler dans le cadre de la petite heure hebdomadaire darts plastiques, mais au final on a abouti à un bon travail je trouve! Merci à Gaël Chapon du BTS design despace de Diderot pour sa présence.
Il a parfois était un peu difficile de mener ce travail, étalé sur plusieurs mois, en parallèle des excursions régulières et les nombreux travaux liés à Formes Vives, mais jai été très content de pouvoir bosser sur un territoire qui me touche de près et que jai pu mieux découvrir. Travailler avec les minots a été sportif mais très chouette, notamment avec les maternelles (une première pour moi!). Jaime beaucoup la série de portraits des enfants réalisée, qui colle avec mes intentions initiales ; jespère quelle pourra être montrée à nouveau par la suite, et redécouverte dans quelques années, quand le quartier et ces jeunes auront tant changé
La Verrerie d'Alès présente son programme de Saison 2016 2017
Geoffroy Pithon - mercredi 5 octobre 2016 - Création graphique
Et voilà quelques double-pages du cahier-programme de saison 2016/2017 de La Verrerie d'Alès, Pôle National Cirque Occitanie / Pyrénnées-Méditterranée.
Un programme conçu comme une kyrielle de formes, motifs et typographies
(la Neuzeit de Wilhelm Pischner et la Rochebelle de Formes Vives) tirés de l'identité visuelle conçue en parallèle. L'année de la Verrerie sera ponctuée de plusieurs temps forts et festivals, des occasions pour faire vivre ces signes sur différents supports.
Workshop à Nancy
Geoffroy Pithon - mercredi 16 mars 2016 - Pédagogie
Les 7, 8 et 9 mars nous étions à l'Ensa Nancy, avec des étudiants de 1e, 2e et 3e année.
Sujet: Avec un matériel rudimentaire composé daérosol de craies, de blanc de Meudon, de divers papiers de récupération et de colle à papier peint, nous partirons à la recherche de lieux susceptibles dêtre le support de créations graphiques temporaires. Il faudra alors définir une intention spécifique à ce lieu, délimiter des enjeux et y répondre par une composition in-situ qui apportera par un langage graphique atypique, une nouvelle lecture de cet espace.
Les expériences provoquées par un travail à grande échelle, collectif, sans ordinateur, peut-être dans le froid, en regard des passants, avec ce type de matériel, nous amèneront à réfléchir notre façon dintervenir sur ces trois jours. Sil y a la possibilité quun des membres du groupe embarque avec lui un vélo et des sacoches, ça nous permettra dêtre plus mobiles.
Six totems, une collection de cartes et un site pour Loffice
Adrien Zammit - mardi 22 décembre 2015 - Création graphique
«Loffice est une structure qui accompagne les transitions culturelles, sociales, éducatives et économiques, dune société en régime numérique vers une société des communs.
Nous menons des projets de manière collective (avec des collectivités, structures associatives et/ou indépendantes, usagers et habitants) pour expérimenter et faire ensemble à léchelle locale.
Logiciels libres, opendata, creative commons, et autres wiki, proposent des usages alternatifs aux systèmes propriétaires dominants. À loffice nous tentons dinventer et produire des moyens de porter ces valeurs au delà du numérique : dans les espaces et les services publics, mais aussi à travers de nouveaux outils déducation populaire, et de méthodes de travail dites « agiles », cest-à-dire, une organisation par projet sajustant au fur et à mesure des expérimentations.»
Voici pour lactuelle « tentative de topo » de Loffice Perrine Boissier, Pauline Guignes et Emmanuel Vergès ; on peut lire cela sur leur site, fraichement rendu public il y a un mois. Une collection de cartes a aussi été imprimée et commence à se diffuser autour deux.
Nous avons rencontré Loffice à ses débuts en 2012, nous avons alors collaboré avec Perrine pour la création des outils graphiques et scénographiques du Syndicat d'initiatives citoyennes de Vitrolles.
Début 2015, ils nous ont proposé de se retrouver, sur deux petites journées à Marseille, pour échanger autour de la communication en général et cogiter à leurs propres façons de se (re)présenter.
Nous avons imaginé ensemble une version personnelle dun livre danti-coloriage (encore dans un carton) puis nous nous sommes penchés sur une recherche didentité visuelle et la conception dun site Internet.
Après quelques pistes, nous nous sommes arrêtés sur une idée toute simple : Loffice aide des personnes et des structures à tenir ensemble.
Loffice na sans doute pas besoin de logotype, ne pas en avoir ne les avait pas empêchés de vivre jusque-là. Par contre Loffice aime bien écrire et raconter des histoires avec dautres, proposer des actions et des objets «ouverts», créer des équipes, aider des acteurs dun même territoire à se rencontrer et fabriquer tous ensemble du «commun».
Pour Loffice nous avons dessiné une signature toute basique, dans une patate un peu molle : cela, seul, na pas franchement grand intérêt Par contre, Loffice ne prend tout son sens quune fois au contact des autres! Cest dans ces rencontres, ces assemblages hétéroclites et à chaque fois uniques, que Loffice devient une pièce précieuse de constructions vivantes et à la fois fragiles et un peu bricolées.
Nous avons mis en forme ces principes un peu verbeux à la manière de jeux déquilibre, des «totems».
On retrouve ces compositions sur leur site et sur une série de grandes et jolies cartes.
Workshop « Camp Climat » à l'Isba de Besançon
Nicolas Filloque - mardi 8 décembre 2015 - Pédagogie
Retour à la normale après une semaine intense de workshop à l'Institut des Beaux-Arts de Besançon. Nous étions présents tous les trois accompagnés dune trentaine d'étudiants, pour l'élaboration et l'expérimentation d'un temps collectif, de partage du quotidien, d'échange de pratiques et d'expérimentation formelle : la construction de biens communs vécus.
Partant de notre « connaissance » de Besançon, que c'est une des villes où se montèrent les groupes Medvedkine, et que nous avons en tête la chanson de Colette Magny sur les filles de la Rhodia, nous avions d'abord projeté un workshop en 4 × 8. Nous avons gardé l'envie d'horaires décalés, un moyen assez simple de sortir rapidement les étudiants (et nous-mêmes) de nos habitudes pour provoquer des situations étonnantes et fortes.
Petit récit dun workshop de la semaine «folle».
Triple Zut Pierre est parti.
Adrien Zammit - mercredi 25 novembre 2015 - Événements
Ton regard va nous manquer.
Pierre Bernard nous a quitté ce lundi 23 novembre, du haut de ses 73 ans de vie, bien remplie. Cest un ami que lon perd, un complice précieux et sans doute le tout premier supporter de Formes Vives. Depuis nos débuts il était resté un fervent soutien, chaleureux et disponible.
Bien sûr on se souviendra dimages graphiques, qu'il a produit de ses mains, de son trait généreux et déterminé, une graphie reconnaissable entre mille autres par la franchise qui lengageait «à dessein». Mais aussi toutes ces formes créées avec dautres, quil a su accompagner de sa personne, de son il critique, de sa culture, de son plaisir de faire. Une belle partie de cette uvre semble inaltérable, gorgée dune qualité qui la distingue tant des modes, des pseudo-bonnes recettes et de locéan de merdes visuelles qui engloutit toujours plus notre environnement.
Vient cette vision dune grande famille de créateurs prolifiques, celles et ceux qui ont collaboré ou simplement échangé un jour avec Pierre, avant de dessiner leurs propres routes. Une famille bien bigarrée, plein de fois recomposée, parfois déchirée, mais évidemment une famille aujourdhui réunie par un même sentiment de tristesse. Limpression davoir perdu le noyau. Pierre, un drôle danimal social, qui na cessé dépauler et dêtre épaulé à la fois, en sentourant toujours avec attention. Tantôt tendre tantôt dur, des fois stratège, des fois maladroit, le plus souvent simplement généreux. Le communiste frondeur et poète. Celui à qui lon doit beaucoup, sans avoir réussi à réprimer la pudeur ou à trouver le bon moment pour lui avouer, il est parti. Triple zut. Jai aussi une pensée particulière vers Marsha Emanuel et tous ses proches.
On pourrait évoquer le Pierre-infatigable-agitateur, spectateur et acteur jamais repu, animateur crucial de la scène graphique depuis les années 1970, toujours curieux et intrigué par ses pairs créateurs et créatrices, dici ou dailleurs. Pierre était également militant politique, éclairé, voué à la construction du bien commun, de lintérêt public. Son investissement dans une succession dactivités débordait amplement du travail de commandes graphiques. Pas de retraite chez Pierre-le-battant, malgré les embûches, les désillusions, les temps qui changent, seule la foutue maladie aura eu raison de cette détermination. Jespère bien que ses convictions continueront dinspirer les faiseurs dimages daujourdhui et de demain.
Mais avant tout, pour moi, Pierre cétait limmense finesse dun regard conjuguée à un humanisme ardent. Un regard unique, aiguisé, précis, attaché au sens et à la qualité plastique de tout ce qui pouvait lui passer sous les yeux. Un regard éveillé au près de Tomaszewski et depuis toujours gardé alerte, sans cesse enrichi, nourri par les créations de son temps. Un regard pour servir cette ambition passionnément moderne : participer toujours et encore à des créations et des aventures «élitaires pour tous». Un Apollon dans la démocratie.
Ton humanité va me manquer.
Peut-être est-ce le moment de relire quelques uns de ses mots, lui avec qui il était si agréable de papoter et débattre.
«La création graphique en France existe», Étapes n°120, mai 2005.
Allocution donnée dans le cadre de la remise du prix Erasme, 2006.
«Un entretien avec Pierre Bernard», extrait de notre mémoire Citoyen-graphiste, 2008.
«Limage est un terrain de lutte permanent», un entretien à propos de la naissance de Grapus donné en 2013 à Xavier de Jarcy de Télérama, publié cette semaine.
Je vous invite aussi à lire Apollon dans la démocratie de Walter Gropius, un de ses livres fétiches. Jai deux exemplaires à la maison, je peux les prêter.
Et puis noubliez pas de lire Le Monde Diplomatique, son journal préféré!
Workshop «Hit Parade» à lUniversité de Strasbourg
Adrien Zammit - vendredi 2 octobre 2015 - Pédagogie
Avec Geoffroy, nous sommes ces jours-ci à Strasbourg pour animer un workshop avec les étudiants du master design de lUniversité de Strasbourg (34 étudiants de M1 et M2). On commence par trois premiers jours cette semaine (puis deux autres mi-octobre).
Avec dans un coin de tête de bons souvenirs où la musique a une place particulière, comme ces fois où des copains vous ont fait découvrir un morceau, un artiste ; ou ces instants de vie où une musique était là, comme par magie, telle une B.O. idéale ; ou encore ces pochettes d'album ou ces clips tellement forts ou surprenants qu'on les a gravés avec la musique quils accompagnent Le sujet :