Un peu à la manière d’une affiche politique, nous avons pris cet espace pour clamer nos désirs politiques, suspendant toute une ribambelle de nos mots-images (incarnant ici des lieux, des institutions, des pratiques…) pour composer une drôle de ville, touffue et colorée, heureuse et radicale, populaire et ambitieuse.
De la légèreté (visuelle) pour parler de choses importantes ; les questions que recouvre la ville nous concernent vivement et par cette proposition qui donne à voir, à lire, à sourire et à rêver, nous nous adressons à l’imaginaire politique de tout un chacun.
«Nul besoin d’être expert, urbaniste, élu politique ou spéculateur immobilier pour s’interroger sur la question de la ville, son état présent et ce vers quoi nous aimerions qu’elle se développe. Ce sont des questions dont les citadins-citoyens doivent se saisir.» Avec ce type d’action, notre volonté est de participer implicitement à rendre désirable une réappropriation citoyenne de la chose politique, de notre devenir commun.

Sont présents un conseil municipal populaire, un comité de salut public, des fôrets, des jardins partagés, des services publics, des coopératives d’habitants, une salle de bal, des transports en commun gratuits, des véloroutes, un magasin prix libre, un squat, un cinéma municipal, une Galeru des avant-gardes, des ruches, des entreprises autogérées, de l’éducation populaire, une rivière potable, des places publiques, un free store, une crèche libertaire, un poète, un centre de planification, une maison de la santé, un maître ignorant errant, un infokiosque, un théâtre populaire, une université populaire, une école gratuite de dessein supérieur, des toilettes sèches publiques, une bibliothèque-librairie indépendante, un atelier de réparation et de bricolas, un bar associatif, de la permaculture, des gens du voyage, un grand parc ouvert la nuit, un centre de loisir autonome, de l’autoconstruction, une zone de camping urbain, des animaux sauvages, du mobilier urbain cool, un maison pour faire l’amour, des terrains vagues, un musée des objets inutiles, un lac, une petite usine autogérée, un bar de nuit prix libre, une école d’autoconstruction, une maison des associations, un château d’eau de pluie, une guinguette, une cantine associative, un carnaval, un observatoire de la ville.

Si notre proposition se veut éminemment optimiste et constructive, nous n’avons pu nous empêcher de mettre à terre les choses grises dont nous ne voulons plus dans nos villes ; les professionnels de la politique, l’école de commerce, le salariat, la centrale nucléaire, les banques, les magasins franchisés, la voiture individuelle, le golf, la propriété privée, la prison, le centre de rétention, le ghetto de riches, la BAC.

Sur l’invitation de Philippe Chat, association Fontenay en scènes, mairie de Fontenay-sous-Bois.
Peinture acrylique sur medium.
Avril 2011.