Intérêts généraux, intérêts généreux

Nous avons dressé un modeste panorama des signes du politique qui, chaque jour, nous rencontrent, nous appellent, nous éloignent. Un inventaire choisi pour mettre en exergue des notions qui nous semblent important de questionner : l’espace public, l’intérêt public, la communication publique, et l’utilisation outrancière du qualificatif « public » pour tout ce qui est déjà vendu aux intérêts privés.
La présence publique de ce que l’on a appelé tour à tour, « réclame », « publicité » et maintenant « communication », trouve par les beaux jours de la société industrialo-consumériste sa justification la plus évidente. Mais le recours à ses services par ceux qui n’ont normalement rien à vendre, politiques et associations, marque peut-être plus sûrement son triomphe.
L’image du politique, à la traîne des images marchandes, ne s’affiche bien souvent que pour dire et non pas pour faire penser. Les faiseurs d’images municipales n’ont souvent que la tâche d’embellir l’ordre, quand ils devraient initier le désordre des intérêts généraux et généreux.
Il appartient certes aux politiques d’être exigeants et de refuser le moralisme des mots d’ordre et l’infantilisation du citoyen. Mais la responsabilité du citoyen, qu’il soit philosophe, graphiste, ouvrier, étudiant ou privé d’emploi, est de questionner la représentation et ne jamais asseoir aucun pouvoir.
Sans tirer de grandes vérités, il semblent que, dans un monde façonné d’images,
les formes du vivre ensemble, du partage social soient encore à inventer.



Nos remerciements vont à Pierre Bernard, Philippe Bouyssou, Claire Casati, Gérard Paris-Clavel, Mano Filloque-Voisin, Jean-Pierre Grunfeld, Maryvonne Kerampran, Gérard Plénacoste, Denis Pérus, Loïc Peyrani, Guillaume Sabin, Pierre Servain, Yann Tanvez, Gala Vanson, Florence Voisin & Michelle Voisin.