En partant de ce qui nous entoure, nos lieux de vie, nous avons
esquissé un inventaire des matériaux graphiques que nos institutions publiques nous destinent
(identités visuelles, journaux, affiches, supports d’affichage, etc). Nous nous sommes
intéressés aux villes d’Ivry, de Créteil, de Paris, de Brest, à la
région Île-de-France.
Nous avons remarqué que la production de discours (mots et images) par
les institutions publiques se substituent bien souvent au sens des
actions de la collectivités. Elles cherchent, par l’utilisation ou l’acceptation des
formes marchandes, à légitimer leur position. En jouant le jeu de la
publicité et du marketing, elles discréditent encore plus un système
certes imparfait mais aussi, parfois, généreux.
Si l’on estime qu’une région, une ville, un quartier, n’ont rien à « vendre », ne sont pas des
produits de consommation, si l’on estime que le rapport citoyen—élu
n’est pas réductible à une enquête de satisfaction, alors il faut
arrêter de reproduire les logiques d’entreprises concurrentielles.
Le travail de recherche et de critique que nous avons fourni via ce
mémoire peut être vu comme le point de passage nécessaire vers une pratique lucide de la
communication visuelle et politique. Bien sûr nous ne sommes pas les premiers à
poser notre réflexion sur ce vaste sujet. Ainsi notre mémoire rend compte de
l’évolution de la communication à travers l’histoire (cf L’achat de la paix sociale et Éléments de chronologie) et nous avons également laissé la parole à trois praticiens : Jean-Pierre
Grunfeld, Pierre Bernard et Gérard Paris-Clavel.